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Une quinzaine de morts après des heurts dans la bande de Gaza

Dans le cadre de la « marche du retour » pour le réfugié palestinien, des dizaines de milliers d’habitants de la bande de Gaza – entre 20.000 et 40.000 selon les sources – se sont rassemblés vendredi en différents points près de la frontière avec Israël. Elle a lieu à l’occasion de la « Journée de la Terre », qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Ce mouvement a dégénéré, et l’armée israélienne a ouvert le feu à balles réelles sur la foule. Bilan de la journée : 16 manifestants ont été tués et 1416 personnes blessées.

Des dignitaires catholiques et Palestiniens ont organisé ont grande marche pacifique afin de dénoncer ces violences à Ramallah, en Cisjordanie. Plus tard dans la journée de samedi les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un « usage disproportionné » de la force. De leur côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, alertés par plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de munitions réelles.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a estimé qu’Israël était « pleinement responsable » des violences. « Le grand nombre de martyrs et de blessés durant des manifestations pacifiques a montré la nécessité de l’intervention de la communauté internationale pour assurer une protection à notre peuple », a dit Abbas. Ces affrontements ont été les plus sanglants depuis la guerre de Gaza, en 2014. Le gouvernement israélien a de son côté défendu l’action de son armée. Ils ont assuré que la majorité des victimes étaient des combattants du Hamas ou d’autres groupes armés et que certains manifestants lançaient des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a même félicité l’armée, samedi 31 mars, qui a, d’après lui, « protégé les frontières du pays (…) fermement et avec détermination ». « Cette grave attaque à l’arme à feu est une preuve supplémentaire de ce que les organisations terroristes de la bande de Gaza utilisent ces émeutes violentes pour camoufler des attentats », a quant à elle fait savoir l’armée israélienne. Le quotidien Haaretz rapporte, en citant le comité d’organisation de la marche, dans son édition du 31 mars, que des vidéos montrent que les soldats israéliens ont tiré dans le dos des Palestiniens.

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