L’accord signé entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l’Allemagne, n’aura finalement pas tenu quatre ans. Après 21 mois d’âpres négociations le président américain Donald Trump a annoncé que Washington « se retire de l’accord nucléaire iranien ». Il a immédiatement annoncé le rétablissement « des sanctions nucléaires américaines contre » Téhéran, rappelant qu’il était déterminé à « empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire ».
Donald Trump, qui n’a eu de cesse de dénoncer « le pire » accord conclu par les Etats-Unis, aura finalement tenu parole. Ce faisant, il ouvre une période de grande incertitude géopolitique – malgré les mises en garde d’Emmanuel Macron, d’Angela Merkel et de Boris Johnson. « Le fait est que c’est un accord horrible et partial qui n’aurait jamais dû être conclu, a martelé le président américain. Il n’a pas apporté le calme. Il n’a pas apporté la paix. Et il ne le fera jamais. »
L’Iran a pour sa pour son part annoncé vouloir rester dans l’accord et continuer à respecter. « Si nous atteignons les objectifs de l’accord en coopération avec les autres parties prenantes de cet accord, il restera en vigueur » a déclaré le président iranien Hassan Rohani. « J’ai donné pour consigne au ministère des Affaires étrangères de négocier avec les pays européens, la Chine et la Russie dans les semaines à venir. Si, au bout de cette courte période, nous concluons que nous pouvons pleinement bénéficier de l’accord avec la coopération de tous les pays, l’accord restera en vigueur. »
« En sortant de l’accord, l’Amérique a officiellement sabordé son engagement concernant un traité international », a condamné le dirigeant. « Et si l’accord n’est finalement qu’une feuille de papier, alors notre prochain mouvement sera clair », a-t-il dit.Sa colère vient du faut que le pays respectait ses obligations, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Avec ou sans les États-Unis, Paris, Berlin et l’Union Européenne ont toutefois fait savoir qu’ils comptent maintenir le cadre existant. Le secrétaire général de l’ONU appelle d’ailleurs les signataires de l’accord – hors États-Unis – ‘à respecter pleinement leurs engagements ».
L’Iran risque gros si l’accord est totalement abandonné par les autres parties. Il avait permis au pays de doubler ses ventes de pétrole (à 2 millions de barils par jour), lui permettant d’engranger 56 milliards de dollars pour l’exercice 2016-2017.