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Affaire Benalla : l’épine dans le pied de l’Elysée

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Le gouvernement est dans la tourmente depuis la révélation du rôle trouble du conseiller présidentiel en matière de sécurité, Alexandre Benalla, dans les manifestations du 1er mai dernier à Paris. Ce dernier a été filmé en train d’agresser deux manifestants, qui pourtant avaient déjà été maîtrisé par les forces de l’ordre. Les images filmées sur un téléphone portable révèlent que Bennalla portait un brassard de la police au moment des faits – alors qu’il n’appartient en aucun cas aux forces de police – et que les CRS présents sur la scène le laissent faire.

Dès l’apparition de la vidéo sur les réseaux sociaux, l’Elysée a sanctionné l’homme en catimini. Il fait, depuis la publication d’un article révélant l’affaire au grand public dans le Monde, l’objet de poursuites pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique », « port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique », « recel de violation du secret professionnel » et « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo protection ».

Trois autres fonctionnaires de la préfecture de Paris sont accusés d’avoir transmis une vidéo captée par les caméras de surveillance le jour des faits. Ils sont poursuivis pour « détournement d’images issues d’une vidéo protection » et « violation du secret professionnel ». Le silence des forces de l’ordre a par ailleurs mené à une audition du Ministre de la justice, Gérard Collomb, lundi devant l’Assemblée nationale. Ce dernier a précisé que « M. Benalla ne faisant pas partie des effectifs placés sous [son] autorité ».

Ce dernier a estimé à propos de la mise à pied temporaire de Benalla que « le cabinet du président de la République et la préfecture de police de Paris disposant de toutes les informations nécessaires pour agir, j’ai considéré que les faits signalés étaient pris en compte au niveau adapté ». Le préfet de police de Paris a pourtant contredit la version de Gérard Collomb, notamment sur le fait qu’il ignorait les fonctions d’Alexandre Benalla au sein de l’Elysée. Michel Delpuech a assuré que ce chargé de mission à l’Elysée « était un interlocuteur connu » de tous.

C’est maintenant au tour de l’Elysée de voir son rôle dans l’affaire questionné. Critiqué pour son silence sur l’affaire, le chef de l’État a annulé son déplacement sur le Tour de France, prévu mercredi. Emmanuel Macron aurait qualifié les faits reprochés à son ex-collaborateur d’« inacceptables » et aurait promis qu’il n’y aurait « pas d’impunité ». Alors que les regards se tournent vers le Président, l’audition de plusieurs membres du cabinet de la présidence de la république devraient nous donner plus d’informations sur les ressors de cette affaire.

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