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Vers un siège européen au conseil de sécurité de l’ONU ?

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Depuis des mois, Emanuel Macron reproche à l’Allemagne de ne pas jouer son rôle de moteurau sein de l’Union européenne, et l’exhorte à sortir de son immobilisme. Le vice-chancelier allemand, Olaf Scholz, a apporté sa contre-proposition au président français ce mercredi 28 novembre, lors de son discours à l’université Humboldt de Berlin.Une offre qui fait grincer des dents à Paris.

L’Allemagne souhaite mutualiser le siège de la France au conseil de sécurité de l’ONU

« L’Europe doit devenir plus politique, plus forte, pour être prise au sérieux par les citoyens de l’Union, mais aussi par les autres États » affirme le vice-chancelier allemand. Pour lui, l’UE n’est rien d’autre qu’un « grand marché », et il lui faut davantage de coopération en matière de politique étrangère et de défense.

A ce titre, Olaf Scholz souhaite que la France cède son siège au conseil de sécurité, à l’UE. Celle-ci se verrait ainsi conférer le droit de veto, ce qui la placerait à l’égal des quatre autres membres permanents. Par ailleurs, le siège de la France serait transformé en un siège commun à tous les états membres. Il constituerait donc une sorte de bannière, derrière laquelle tous les pays d’Europe pourraient, et surtout voudraient s’unir. En contrepartie, le vice-chancelier propose que le poste de chef de la délégation de l’UE auprès des Nations unies revienne en permanence à un français.

La France ne lâchera pas son siège

Ce jeudi 29 novembre, Paris a implicitement refusé la proposition allemande.

La France justifie ce refus en rappelant qu’elle est, de longue date, favorable à un élargissement du conseil de sécurité. Elle souhaite l’intégration, comme membre permanent, de l’Allemagne, mais aussi du Japon, du Brésil, de l’Inde et de deux pays africains.

Par ailleurs, la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll, a affirmé que Paris était prêt, « dans l’esprit du partenariat franco-allemand« , à coordonner ses positions futures avec l’Allemagne. De plus, la France assure qu’elle prenden compte « toutes les positions européennes dans l’expression de ses positions nationales » et qu’elle participe activement « à la coordination de la position de l’Union » au sein de l’ONU.

Mais dès mercredi la position de la France était claire et connue.

« Une telle option est juridiquement impossible car contraire à la Charte des Nations unies » avait immédiatement déclaré l’ambassadeur de France aux Etats-Unis en réponse à Olaf Scholz.

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