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Kosovo : une armée pour plus de souveraineté

Kosovo, Serbie, ArméeKosovo, Serbie, Armée

Le Kosovo va se doter d’une armée pour affirmer sa souveraineté. Cette « Force de sécurité du Kosovo » (KSF) aura pour mission « d’assurer l’intégrité territoriale du paysde protéger la propriété et les intérêts de la République du Kosovo, d’apporter un soutien militaire aux autorités civiles en cas de catastrophe, et de participer à des opérations internationales ».

La population est partagée

A Pristina, la capitale du Kosovo, l’annonce du vote pour la KSF a été accueillie au son des tambours et des trompettes.

« Après deux décennies de dur labeur, nous achevons enfin le processus de construction d’un Etat », a déclaré le président kosovar Hashim Thaçi. La veille il avait même revêtu son treillis, pour apparaître en chef de guerre, et avait assuré que la Force de sécurité du Kosovo « serait au service de tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance ethnique ».

« Les Serbes sont des citoyens du Kosovo, ils sont chez eux », a confirmé son Premier ministre, Ramush Haradinaj, s’exprimant en serbe.

La déclaration du Premier ministre n’a cependant pas suffi à rassurer les 120 000 serbes du Kosovo, dont la fidélité reste acquise à Belgrade. « J’espère que si les Albanais entreprennent quelque chose contre nous, l’Etat serbe fera quelque chose pour nous protéger », gémit Marko Djusic, habitant de Dren, un village serbe du nord du Kosovo. (Par Albanais monsieur Djusic fait ici référence aux kosovars albanais, qu’il considère comme des envahisseurs étrangers.)

La communauté internationale est divisée

Les Etats-Unis, plus ancien et solide soutien de Pristina, ont immédiatement applaudi le vote concernant la Force de sécurité du Kosovo. L’ambassadeur américain à Pristina a salué « une contribution à la paix et la stabilité au Kosovo et dans la région ».

Toutefois, ce point de vue est loin de faire l’unanimité, et la création de la KSF a suscité l’indignation de nombreux pays.

Au sein de l’OTAN déjà, les « amis » sont divisés. En effet, quatre membres de l’Alliance, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie et la Slovaquie ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo, proclamée en 2008.Mais le Kosovo est aussi, et surtout, rejeté par la Russie et la Chine, qui lui interdisent l’accès à l’Organisation des Nations Unies.

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