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Un « couloir de la paix » entre l’Inde et le Pakistan

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Delhi et Islamabad misent sur la religion pour faciliter leur rapprochement. Une nouvelle forme de diplomatie, qui fonctionnera peut-être là où l’ancienne a échoué.

Que l’Inde et le Pakistan soient à couteaux tirés n’a rien d’une nouveauté. Depuis la partition des Indes en 1947, qui a conduit à la création du Pakistan, les deux « frères ennemis » d’Asie du sud se disputent la province du Cachemire.

Mais justement, alors que les échanges de tirs se poursuivent dans cette zone, un « couloir de la paix » vient d’être inauguré dans le Penjab, plus au sud, ce mercredi 28 novembre.

Ce couloir constitue un accès à la ville de Kartarpur, située à seulement quatre kilomètres derrière la frontière indienne, qui abrite lemausolée du gourou Nanak, fondateur de la religion sikh.

Un enthousiasme mitigé de part et d’autre de la frontière

L’Inde réclame cet accès depuis des décennies. Les sikhs sont plus de 21 millions en Inde, et Delhi souhaitait que ses ressortissants puissent se rendre au mausolée grâce à un simple permis plutôt qu’à un visa, plus difficile à obtenir.

Du côté de Delhi la nouvelle est donc accueillie avec une certaine amertume. Deux ministres sikhs du gouvernent de Narendra Modi, le premier ministre indien, ont tout de même fait le déplacement à Kartarpur, pour assister à l’inauguration, mais la ministre des affaires étrangères Sushma Swaraj a tenu à rappeler que cet événement ne constituait en aucun cas un « lien » avec la reprise du dialogue, et que celui-ci commencerait « quand le Pakistan cessera ses activités terroristes en Inde ».

Pour Islamabad, par contre, cette inauguration est un grand pas en avant, et le symbole d’un rapprochement inévitable.

Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a profité de son discours d’inauguration pour glisser ces quelques mots : « Nos deux pays ont l’arme nucléaire. … S’il ne peut y avoir la guerre, quelle alternative y a-t-il à l’amitié ? ». Ce couloir de la paix serait même un « message de paix et d’amitié », pour Shah Mehmood Qureshi, ministre pakistanais des affaires étrangères.

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