Site icon La Revue Internationale

Benyamin Nétanyahou en visite au Tchad

Israël, TchadIsraël, Tchad

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est rendu au Tchad ce dimanche 20 janvier, pour une visite qu’il a lui-même qualifiée de « percée historique ». Il rend ainsi la pareille à son homologue tchadien, le président Idriss Déby, qui a effectué une visite en Israël fin novembre 2018.

Convergence sécuritaire

Benyamin Nétanyahou emploie la même stratégie en Afrique qu’avec les pays du Golfe. L’idée est d’identifier des convergences d’intérêts, tels des ennemis communs (terrorisme islamiste, menace chiite …) contre lesquels Israël et ses nouveaux alliés doivent s’unir.

Jusqu’à aujourd’hui, les discussions entre le Tchad et l’état hébreu étaient tenues à l’ambassade du Tchad, à Paris, entre des responsables du Mossad et de l’agence nationale tchadienne de sécurité. « Nous avons déjà reçu du matériel et des conseillers israéliens, mais il fallait tenir cela secret. Maintenant, nous allons pouvoir traiter officiellement »précise un officier tchadien de haut rang.

Ce même haut gradé s’est dit « impatient de voir prospérer cette nouvelle collaboration israélo-tchadienne », qui s’instaure au meilleur moment, car « ces derniers mois, la situation est redevenue alarmante ». En effet, le Tchad a des soldats déployés au nord, contre une nouvelle rébellion à la frontière libyenne, et au sud-ouest, contre le mouvement islamiste Boko Haram.

Jeux d’alliances

Pour Benyamin Nétanyahou, les alliances et la politique étrangère sont un argument de politique intérieure. Israël est à trois mois d’un scrutin national anticipé, et le Premier ministre compte bien faire de ce rapprochement avec le Tchad un argument de campagne.

Pour Idriss Déby, la situation est légèrement différente. Au pouvoir depuis vingt-huit ans, le président tchadien ne se soucie guère des questions électorales. Lui, multiplie les alliances pour consolider son pouvoir.

Toutefois, au Tchad, la venue du Premier ministre israélien ne fait pas l’unanimité. « La présidence a de plus en plus de mal à empêcher les critiques sur les réseaux sociaux, s’inquiète un général tchadien. Or, les Israéliens sont très bons dans les technologies qui permettent de contrôler Internet. Cette visite risque donc de diminuer encore la liberté d’expression au Tchad. »

Quitter la version mobile