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Rome contraint de porter assistance à un navire de migrants

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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a ordonné à l’Italie, mardi 29 janvier, de porter assistance au Seawatch 3, un navire appartenant à l’organisation humanitaire allemande du même nom, et transportant 47 migrants recueillis au large de la Libye.

Décision de la CEDH

La Cour européenne des droits de l’homme, juridiction instituée par le Conseil de l’Europe, a été saisie le 25 janvier par le capitaine du Seawatch 3, et certains migrants qui dénoncent une situation « inhumaine et dégradante ». Ces derniers ont fait valoir le risque d’être renvoyés en Libye, et leur droit à l’examen de leur situation individuelle.

La CEDH, implantée à Strasbourg, a tout d’abord précisé qu’elle ne faisait pas droit à la demande des migrants d’être débarqués. En revanche, elle a fortement enjoint le gouvernement italien à « prendre toutes les mesures nécessaires pour apporter aussi vite que possible aux requérants les soins médicaux, la nourriture, l’eau et le matériel de base dont ils ont besoin ». La CEDH a également mentionné le cas d’une quinzaine de mineurs non-accompagnés se trouvant à bord, et a demandé à Rome de leur fournir toute l’aide nécessaire.

Réaction italienne

Ce n’est pas la première fois que le Sea-Watch 3 se retrouve bloqué par l’Italie, sans port où accoster, et avec des migrants à son bord. Le premier conflit, survenue dans le mois écoulé, s’était résolu par un accord de l’Union européenne visant à répartir une cinquantaine de migrants entre huit pays européens.

Cette fois, Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur italien farouchement opposé au débarquement des migrants, avait annoncé que ces derniers pourraient mettre pied à terre en Italie, à condition qu’ils soient immédiatement conduits en Allemagne ou aux Pays-Bas.

Une requête jugée acceptable par Emmanuel Macron, qui estime que « lsolidarité doit être appliquée de manière concrète, pleine et entière », et qui souhaite « le débarquement dans le port sûr le plus proche, en Italie » et « le partage de la prise en charge ».

L’organisation humanitaire Sea-Watch a, pour sa part, dénoncé le comportement de Matteo Salvini, en parlant d’une « prise d’otages politique ».

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