L’avion papal, comme de coutume affrété de la compagnie aérienne italienne Alitalia, a atterri à Abou Dhabi ce dimanche 3 février, aux alentours de 19 heures, heure de Paris.
Visite historique
En posant le pied sur le tarmac de l’aéroport international d’Abou Dhabi, le pape argentin est devenu le premier souverain pontife à fouler le sol de la péninsule Arabique, berceau de l’islam.
A son arrivée, des milliers de fidèles se sont massés autour de la cathédrale Saint-Joseph d’Abou Dhabi, sous une pluie battante, pour s’arracher les dernières places permettant d’assister à la messe papale de mardi. La cathédrale, spécialement décorée pour l’occasion aux couleurs du Vatican et des Emirats, devrait accueillir plus de 130 000 personnes. Il s’agit du plus grand rassemblement de fidèles du pays.
Dans l’avion, en apprenant qu’il pleuvait, le pape François s’est, par ailleurs, réjoui de la nouvelle. « Dans ces pays, ceci est perçu comme un signe de bénédiction », aurait-il déclaré.
Message de paix
« Je pars pour les Emirats Arabes Unis. Je vais dans ce Pays comme un frère, pour écrire ensemble une page de dialogue et pour parcourir ensemble des chemins de paix. Priez pour moi ! », a publié le pape, dimanche, sur Twitter.
L’ONG Human Rights Watch a supplié le souverain pontife de soulever plusieurs questions préoccupantes lors de sa visite, telles la situation au Yémen, et la répression des opposants aux Emirats.
Le conflit au Yémen ayant toujours été en tête de liste des préoccupations du pape, celui-ci ne va certainement pas manquer de « déplorer » le rôle que jouent les forces émiraties en intervenant militairement aux côtés de l’Arabie saoudite. « Je suis avec une grande préoccupation la crise humanitaire au Yémen. La population est épuisée par le long conflit et de très nombreux enfants souffrent de la faim. Le cri de ces enfants et de leurs parents monte devant Dieu. », a déclaré le pape, avant son départ.
Peut-être le souverain pontife abordera-t-il également le sujet de la répression des opposants. En effet, même si les Emirats se prétendent tolérants et ouverts, ils n’hésitent pas à réprimer violemment toute dissidence de la part de ceux qui, parfois, le sont moins. Par exemple, le régime d’Abou Dhabi conduit une politique de « tolérance zéro » contre les Frères musulmans, ce mouvement adepte de l’islam politique.