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Paris décore un proche d’Orban

Hongrie, Légion d'honneurHongrie, Légion d'honneur

La secrétaire d’Etat à la jeunesse et à la famille, Katalin Novak, a été décorée de la Légion d’honneur par la France, ce lundi 28 janvier. Une récompense surprenante pour une personne incarnant la ligne dure du parti de Viktor Orban.

Durant la cérémonie, instituée par le général d’armée Benoît Puga à l’ambassade de France à Budapest, Katalin Novak a été décorée de l’insigne de chevalier, en présence de l’ambassadrice de France, Pascale Andréani, et de l’épouse de Viktor Orban, Anikó Levai.

Justifications françaises

Une source diplomatique française a déclaré que la secrétaire d’Etat avait été distinguée pour « l’action importante » qu’elle avait menée « en faveur de la francophonie », en précisant que ce « type de distinction n’a rien d’anormal ».

En effet, outre ses fonctions ministérielles, madame Novak est présidente du groupe d’amitié Hongrie-France au sein du Parlement hongrois. Elle a également été commissaire à la francophonie, se déclarant, à l’époque,  » prête à collaborer avec l’ambassade sur des projets liés à la promotion du français « . Elle a, d’ailleurs, régulièrement et avec succès, appuyé les demandes de financement d’événements francophones locaux.

En plus d’énumérer les qualités personnelles de madame Novak, Paris a justifié cette décision en rappelant son besoin urgent d’alliés en Hongrie. « En Europe centrale et orientale, la Hongrie est une véritable terre de mission pour la francophonie. La situation y est beaucoup plus critique, historiquement, qu’en Roumanie par exemple, ce qui nécessite une diplomatie d’influence très active. »

Colère des ONG

Madame Novak a été critiquée par des ONG, en mai 2017, pour avoir accueilli le Congrès mondial des familles, une organisation anti-avortement, chrétienne et américaine, accusée par de nombreuses ONG d’attiser la haine envers les minorités sexuelles.

Lors de la marche des fiertés de Budapest, en juin 2018, des manifestants avaient même brandi son portrait, critiquant sa vision d’une famille qui ne « doit être composée que d’une femme et d’un homme  » .

Toujours en juin 2018, enfin, elle s’en est prise à des membres néerlandais du Parti populaire européen, qui exigeaient que le Fidesz, le parti politique de Viktor Orban, soit exclu de la coalition européenne en raison de ses atteintes aux libertés fondamentales.

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