Depuis l’attaque suicide contre un convoi militaire indien à Pulwama, dans la vallée du Cachemire, jeudi 14 février, l’Inde fait tout pour isoler diplomatiquement son voisin pakistanais, et prépare sa riposte militaire.
Démenti pakistanais
L’Inde accuse le Pakistan de donner refuge au groupe islamiste Jaïsh-e-Mohammed (JeM), responsable de l’attaque de jeudi, et de l’utiliser dans la guerre qui les oppose. Des « affirmations absurdes » pour Islamabad, qui se dit prête à coopérer avec l’Inde au sujet de l’attentat. Le Pakistan a toutefois promis de riposter s’il était attaqué.
Les autorités ne savent pas encore d’où venaient les explosifs, mais l’origine du kamikaze est connue. Il s’agit d’Aadil Ahmad Dar, un Indien du Cachemire habitant a seulement quelques kilomètres du lieu de l’attaque. Selon plusieurs témoignages, celui-ci aurait fait allégeance à JeM il y a un an, après avoir été blessé par l’armée indienne lors d’une manifestation. En effet, ces quatre dernières années, l’Inde a durci la répression contre les indépendantistes cachemiris, en faisant usage de cartouches de billes de plomb. Ils ont blessé et aveuglé des centaines de manifestants, dont certains sont venus grossir les rangs du groupe djihadiste.
Réaction indienne
Malgré tous ses efforts pour isoler la diplomatique pakistanaise, l’Inde a essuyé plusieurs revers. Le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, a récemment signé des contrats pour une valeur de 20 milliards de dollars avec Islamabad, et la Chine est un de ses soutiens de longue date. Elle a plusieurs fois mis son veto à l’inscription du nom du chef du JeM, Masood Azhar, sur la liste noire des terroristes de l’ONU. Pourtant celui-ci vit librement au Pakistan.
Mais Delhi dispose toujours de l’option militaire contre les positions du JeM au Pakistan, toutefois elle doit être soigneusement proportionnée : assez importante pour apaiser les Indiens, mais pas trop, pour ne pas conduire à une escalade entre ces deux puissances nucléaires.