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Soupçons sur l’ambassadrice de Suède en Chine

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Le service de renseignement suédois, la Säpo, enquête sur une rencontre secrète ayant eu lieu les 24 et 25 janvier, à l’hôtel Sheraton de Stockholm, entre Anna Lindstedt, l’ambassadrice de Suède à Pékin, Angela Gui, la fille de l’éditeur suédo-chinois Gui Minhai emprisonné en Chine, et deux hommes d’affaires chinois. La rencontre aurait eu lieu sans le consentement du ministère suédois des Affaires étrangères, aux dires de ce dernier.

« Contact avec une puissance étrangère à la suite d’une rencontre secrète »

La Säpo parle d’un « contact avec une puissance étrangère à la suite d’une rencontre secrète ». La fille de l’éditeur parle, elle, d’ « une expérience très étrange ».

Angela Gui explique sur son blog comment, à la mi-janvier, elle a été contactée par l’ambassadrice de Suède en Chine, Anna Lindstedt. Celle-ci lui aurait alors demandé de faire le voyage de Londres à Stockholm le 24 janvier, évoquant « une nouvelle approche du cas de son père ».

A Stockholm, à la date donnée et en présence de madame Lindstedt, deux hommes d’affaires chinois auraient conseillé à la fille de l’éditeur d’arrêter de parler de l’emprisonnement de son père si elle voulait l’aider à retrouver la liberté. Toujours selon la jeune fille, les deux ressortissants chinois lui auraient demandé de choisir entre son père et ses valeurs, affirmant que si elle continuait à parler aux médias, cela causerait du tort à la carrière de l’ambassadrice.

L’ambassadrice, Anna Lindstedt, aurait aussi déclaré que « la Chine était en train d’adopter une nouvelle ligne diplomatique, et que si l’activisme et la couverture médiatique se poursuivaient, la Chine pourrait punir la Suède. »

Pékin nie toute implication

L’ambassade de Chine a immédiatement réagi en affirmant qu’aucun « soi-disant représentant de la Chine » n’avait été envoyé pour parlementer avec la fille de Gui Minhai, un hors-la-loi ayant « commis des crimes sérieux en Suède et en Chine ». En effet, l’éditeur suédo-chinois est un des cinq libraires et éditeurs hongkongais connus pour leurs publications d’ouvrages à sensation sur les dirigeants chinois.

L’affaire Gui Minhai gangrène les relations suédo-chinoises depuis plusieurs années. Le roi de Suède, Charles XVI Gustave, a même annulé un voyage diplomatique en Chine fin novembre 2018, en raison de l’enlisement des discussions concernant la libération de l’éditeur.

Et aujourd’hui la situation ne risque pas de s’arranger, puisque l’ambassadrice suédoise est désormais aux abonnés absents.

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