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Défiance globale à l’encontre du Boeing 737 MAX

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Suite au crash, dimanche 10 mars, d’un 737 MAX de la compagnie Ethiopian Airlines, ayant causé la mort des 157 passagers et membres d’équipage, de nombreux Etats et compagnies aériennes ont décidé d’immobiliser leur flotte de ces avions, derniers-nés des moyens courriers Boeing. Il s’agit du second crash d’un 737 MAX, le premier ayant eu lieu fin octobre 2018, en Indonésie, et tuant les 189 passagers.

Coup dur pour Boeing

C’est la Chine qui a initié la déferlante d’interdictions et d’immobilisations de ces avions. Lundi 11 mars, Pékin à cloué au sol les 96 737 MAX en service dans les compagnies chinoises. Une décision que certains jugent commerciale, mais qui a pourtant été suivie par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), qui a choisi de fermer l’espace aérien européen au 737 MAX, mardi 12 mars. Avant elle, la France et d’autres pays européens étaient déjà allés en ce sens. « Compte tenu des circonstances de l’accident en Ethiopie, les autorités françaises ont pris la décision, à titre conservatoire, d’interdire tout vol commercial effectué sur un Boeing 737 MAX à destination, au départ ou survolant le territoire français », a indiqué la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Les 737 MAX étant la clé de la stratégie commerciale de l’avionneur américain, cette campagne de méfiance pourrait lui coûter cher. En effet, environ 5 000 de ces avions ont été commandés dans le monde, et le constructeur devra dédommager les quarante-sept compagnies aériennes qui ont déjà été livrées.

Pas forcément une aubaine pour Airbus

D’après la société de conseils Melius Research, le fait que tous les 737 MAX soient cloués au sol pourrait coûter à Boeing entre 1 milliard et 5 milliards de dollars. En Bourse, l’action du groupe a une fois encore chuté, mardi 12 mars.

Toutefois, les difficultés du constructeur de Seattle ne font pas forcément le bonheur de son grand rival européen, Airbus. Celui-ci « refuse de se réjouir des malheurs de Boeing », notamment « quand la sécurité des passagers est en jeu », a déclaré un de ses représentants. Mais surtout, Airbus, qui détient plus de 60 % du marché des moyen-courriers, ne peut tout simplement pas empiéter sur les parts à Boeing. A Toulouse, les usines d’Airbus tournent déjà à plein régime, elles doivent sortir 63 appareils par mois, et ne supporteraient pas une accélération du rythme de production.

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