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La France va armer ses drones

Drone armé, FranceDrone armé, France

Aux alentours de la base militaire de Cognac, ont lieu les entraînements grandeur nature des drones Reaper de l’armée de l’air française. L’objectif est que ces appareils soient prêts à lancer des bombes à guidée laser contre les groupes djihadistes du Sahel, dès fin 2019.

« Matière chère et trop rare »

L’armée de l’air peine à recruter le personnel nécessaire. Elle manque déjà de pilotes pour les 180 Rafales et Mirages 2000 en service, et l’équipage des drones promet d’être encore plus difficile à rassembler. « Il ne faut pas se mentir, on vient souvent à reculons, ce fut mon cas », confie le lieutenant-colonel Romain Desjars, en parlant des drones.

Plusieurs raisons expliquent la réticence à l’égard de ces engins. Tout d’abord, la mission est collective ; équipage de quatre spécialistes pour le Reaper, contre un ou deux pilotes pour le Rafale. Et diriger un drone depuis le sol paraît évidemment bien moins grisant que voler à bord d’un avion de chasse.

Le cursus des nouvelles recrues durera trois ans. Elles s’entraîneront toujours au vol, quarante heures par an, et leur formation opérationnelle se déroulera pour moitié sur le simulateur qui vient d’être installé à Cognac.

Aucune autonomie française

Le drone de surveillance et de combat Reaper a été construit par l’entreprise américaine General Atomics, pour l’armée américaine, avant d’être exporté à l’étranger.

Il ne s’agit donc pas d’un produit made in France, mais la dépendance aux Américains ne s’arrête pas là. Pour acquérir ces appareils au plus vite, la France a accepté plusieurs conditions qui l’empêchent d’agir librement ; elle ne peut déployer ses drones où elle le veut, leur équipage doit être formé aux Etats-Unis, et leur maintenance est réservée au personnel de General Atomics.

Il faudra attendre 2020 pour que l’armée française puisse faire voler ses drones de façon autonome.

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