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Le cardinal Barbarin ne sera pas destitué

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Mardi 19 mars, le pape François a refusé la démission du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et plus haut dignitaire de l’Eglise de France, condamné pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles commises par des religieux français.

« Présomption d’innocence »

Pour justifier sa décision, le pape a invoqué « la présomption d’innocence »Le primat des Gaules (titre honorifique de l’archevêque de Lyon) avait pourtant été reconnu coupable de non-dénonciation d’atteintes sexuelles par la justice française, et condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis, le 7 mars. Le cardinal Barbarin avait alors fait appel de sa condamnation, en déclarant tout de même qu’il allait remettre sa démission au pape, ce qu’il a fait lundi 18 mars.

Pour sa défense, le primat des Gaules a déclaré ne « jamais avoir cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles ». Mais la justice française a estimé que monseigneur Barbarin avait choisi de ne rien dire aux autorités « pour préserver l’institution » de l’Eglise, empêchant ainsi de facto la découverte de tous ces cas d’abus sexuels.

Dans l’attente de la décision de la cour d’appel, le cardinal a décidé de s« mettre en retrait pour quelque temps et de laisser la conduite du diocèse au vicaire général modérateur, le père Yves Baumgarten ».

« L’erreur de trop »

Pour de nombreux représentants de l’église, la décision du pape est « étonnante ». Le président de la conférence des évêques, monseigneur Georges Pontier, parle lui d’un « scénario intermédiaire » qui traduit bien le « conflit entre deux exigences », à savoir obéir à la justice, et protéger le diocèse.

Les défenseurs des victimes, eux, estiment que cette annonce du pape est « l’erreur de trop ». Pour François Devaux, cofondateur de l’association La Parole libérée, cette attitude montre à quel point la pédophilie est un « problème intrinsèque au dogme », et il affirme que le pape va « réussir à tuer l’Eglise ».

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