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Macron mise sur l’Irak pour revenir dans la partie au Moyen-Orient

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La France considère Bagdad comme un partenaire majeur, grâce auquel elle compte redevenir un acteur diplomatique important au Moyen-Orient, et sur lequel elle s’appuie dans sa guerre contre l’Etat islamique.

Les deux chefs d’Etat français et irakien, Emmanuel Macron et Barham Saleh, se sont rencontrés à l’Elysée, lundi 25 février. A l’issue de leur déjeuner, le président français a déclaré que « le relèvement de l’Irak est un signe d’espoir pour tout le Moyen-Orient ».

La France, un allié fiable

« L’Irak a vocation à retrouver un rôle de premier plan et de pivot dans la région », a ajouté Emmanuel Macron. Et malgré un passif compliqué, la France a finalement réussi à s’attirer les faveurs de Bagdad. « Le refus, justifié, de participer en 2003 à l’intervention menée par les Etats-Unis pour renverser Saddam Hussein a été un handicap vis-à-vis des autorités de Bagdad et de la majorité chiite, mais la guerre menée en commun contre Daech a changé la donne », explique un haut diplomate français.


Pour Michel Duclos, conseiller spécial de l’Institut Montaigne « la France est perçue comme un contrepoids neutre face aux grands fauves américain et russe ». Une analyse d’autant plus vraie dans un contexte où les Etats-Unis de monsieur Trump paraissent totalement instables, et où les Russes n’ont presque pas aidé à reconstruire le pays. Paris, en revanche, a accordé 1 milliard d’euros sur quatre ans pour aider à la reconstruction de l’Irak. La France se démarque ainsi également des Etats du Golfe, qui hésitent à apporter leur aide à un pays à majorité chiite, encore très proche de Téhéran.

L’Irak, un « allié neutre »

« L’intérêt de l’Irak est d’être un point d’équilibre et de rester en dehors des querelles de nos voisins », a assuré le président Barham Saleh, devant l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Bagdad serait donc un allié de choix pour Paris, car elle est la seule capitale de la région à entretenir d’assez bonnes relations avec tous ses voisins, et avec tous les pays étrangers intervenant dans le secteur. En effet, l’Irak reste liée à l’Iran, la grande puissance chiite, tout en restant proche de l’Arabie saoudite, la grande puissance sunnite, et tout cela sans se mettre les Etats-Unis à dos.

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