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Tensions entre Canberra et Ankara suite à l’attentat de Christchurch

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Mercredi 20 mars, le Premier ministre australien, Scott Morrison, a vivement condamné les propos tenus par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, au sujet de l’attentat de Christchurch, commis en Nouvelle-Zélande par un extrémiste fasciste australien. Monsieur Morrison a aussi prévenu que « toutes les options » étaient « sur la table » concernant les relations avec Ankara.

« Propos irréfléchisignobles et offensants »

Le président turc a déclaré, lundi 18 mars, que l’attentat s’inscrivait dans le cadre d’une attaque de grande envergure contre l’islam et la Turquie. « Ce n’est pas un acte isolé, c’est quelque chose d’organisé. Ils sont en train de nous tester avec le message qu’ils nous envoient depuis la Nouvelle-Zélande, à 16 500 kilomètres d’ici. »

En pleine campagne pour des élections locales, monsieur Erdogan se sert de ce massacre, combiné à un événement glorieux de l’histoire turque, pour susciter l’engouement national. En effet, l’homme fort de Turquie s’en est ouvertement pris aux Australiens et aux Néo-Zélandais qui seraient « hostiles à l’islam », en prévenant qu’ils subiraient le même sort que les soldats tués lors de la bataille de Gallipoli, durant la Première Guerre mondiale. Cette bataille avait opposé pendant neuf mois, entre 1915 et 1916, les forces de l’Empire ottoman à celles du Royaume-Uni, de la France, et de leurs empires coloniaux respectifs. Elle avait fait des dizaines de milliers de morts de part et d’autre, et s’était soldée par une victoire des Ottomans.

« Il y a un siècle, vos aïeuls sont repartis à pied ou dans des cercueils. Si votre intention est la même que la leur, nous vous attendons », a déclaré le président turc.

Affaire à suivre

Monsieur Morrison a fait sa déclaration suite à un entretien avec l’ambassadeur de Turquie, durant lequel il a rejeté les « excuses » de ce dernier.

« J’attends, et j’ai demandé que ces propos soient clarifiés et retirés. J’attendrai de voir ce que sera la réaction du gouvernement turc avant de décider d’autres mesures », a-t-il confirmé.


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