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Un potentiel accord entre Rome et Pékin qui fait grincer des dents

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Le sous-secrétaire d’Etat italien au commerce, Michele Geraci, a annoncé que Rome s’apprêtait à signer un accord avec Pékin concernant son projet de « nouvelles routes de la soie ». L’accord devrait être formalisé le vendredi 22 mars, à l’occasion d’une visite officielle à Rome du président chinois, Xi Jinping.

« Une opportunité pour notre pays »

« Avec toutes les précautions nécessaires, cette adhésion représente une opportunité pour notre pays », a assuré le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, vendredi 8 mars, à Gênes.

Le jour même, en Chine, le quotidien Global Times indiquait que l’adhésion de l’Italie aux « nouvelles routes de la soie » stimulera l’économie locale, et créera des emplois. « Nous envisagerons d’augmenter nos engagements en Italie et embaucherons davantage de personnes localement une fois que le projet commencera à se mettre en place », promet Ye Hui, directeur général de ZPMC, principal constructeur mondial d’engins portuaires.

Pékin promet aussi un afflux massif de touristes chinois en Italie, et davantage d’investissements. La péninsule est pourtant déjà le troisième choix des investisseurs chinois en Europe, derrière la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Pour François Godement, expert de l’Institut Montaigne, cette proximité s’explique « non seulement parce qu’il y a beaucoup de migrants chinois, mais aussi parce que la Chine a déjà beaucoup investi dans les secteurs-clés italiens, notamment les télécommunications ».

Portée politique

Les Etats-Unis ont été le premier pays à s’inquiéter publiquement de cet accord, affirmant qu’il mettrait en péril les alliances entre Rome et ses alliés occidentaux.

En Europe aussi, cette signature pose problème. « Quand il y a une visite d’Etat, les pays européens mettent l’accent sur la signature de contrats et les Chinois sur celle d’un protocole d’accord. Quand Xi Jinping est passé en Europe à l’automne 2018, le Portugal en a signé un, mais pas l’Espagne. Déjà 14 pays européens ont signé un protocole, mais, jusqu’ici, aucun grand pays ne l’a fait. La France et l’Allemagne ont toujours dit non », explique un diplomate européen.

Toutefois, les Européens n’ont pas les moyens de s’opposer à un tel accord entre Rome et Pékin, même si la Commission aura tout de même son mot à dire sur les appels d’offres concernant son exécution.

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