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Le conseil de sécurité va se pencher sur l’avenir des Casques bleus au Mali

Mali, ONUMali, ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé, mercredi 3 avril, qu’il se pencherait prochainement sur l’avenir des 14 000 casques bleus déployés au Mali, visés par des tirs de roquettes le jour même. Le conseil a précisé que « tout changement ne devait pas compromettre la stabilité du pays ».

Dispositions inappliquées

Le Conseil de sécurité a déclaré vivement regretter « que plusieurs dispositions de l’accord (accord de paix de 2015) n’aient pas encore été pleinement appliquées, voire amorcées, malgré ses appels répétés dans ce sens ces derniers mois ». Les causes de cette mauvaise application sont, pour le conseil, un manque de décentralisation de l’administration malienne dans le nord, et une mobilisation de combattants insuffisante.

Bien qu’il reconnaisse « certains progrès », le Conseil de sécurité a rappelé au gouvernement malien qu’il disposait de « sanctions » pour les contrevenants à l’accord de paix. A l’instar de la France, qui en a fait la demande vendredi 29 mars, le Conseil de sécurité a réclamé une « nouvelle feuille de route » au gouvernement, pour mieux coordonner les opérations. 

A cause de ces problèmes d’application et de coordination, des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises (opération « Barkhane ») et onusiennes (Minusma), qui sont régulièrement la cible d’attaques meurtrières. Mercredi 3 avril par exemple, le camp des forces onusiennes et françaises de Kidal, dans le nord, a été visé par des tirs de roquettes. Les projectiles ont dépassé le camp, ne faisant aucun dégât, mais un Casque bleu tchadien s’est tout de même blessé en sautant de son poste de garde.

Situation toujours tendue

Présent lors de la séance du Conseil de sécurité, le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, a prévenu qu’« une réduction des moyens ou des missions de la Minusma » aurait « des conséquences extrêmement négatives » qui aboutiraient « au final, au renforcement des groupes terroristes et à une nouvelle dégradation de la situation ».

Un communiqué du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaida, se passe de tout commentaire : « Nous disons aux croisés français et au gouvernement fantoche de Bamako, ainsi qu’à ses milices (autant les forces armées gouvernementales, gendarmerie et police, que les milices dozo et autres) que votre guerre et vos agressions contre nos parents et frères peuls ne resteront pas sans réponse ».

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