Site icon La Revue Internationale

Les Etats-Unis veulent réduire les exportations de pétrole iranien à zéro

Trump, exemption, pétrole iranienTrump, exemption, pétrole iranien

Lundi 22 avril, Donald Trump a annoncé qu’à partir du 2 mai, les Etats-Unis ne renouvelleraient pas les exemptions aux pays important du pétrole iranien. En d’autres termes, tout pays qui importera du pétrole iranien au-delà de cette date sera soumis à d’importantes sanctions américaines. « Cette décision a pour but de réduire les exportations iraniennes à zéro, pour soustraire au régime sa principale source de revenus », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche dans un communiqué.

Environnement hostile

Le plan des Américains risque de ne pas produire les effets escomptés, car de nombreux pays ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne prendraient pas ces mesures en considération. La Chine, premier importateur de pétrole iranien, considère que sa coopération « ouverte, transparente, raisonnable et légitime avec l’Iran devait être respectée ». Et dans le contexte de guerre commerciale qui oppose les deux pays, on ne voit pas pourquoi Pékin accepterait de se soumettre à la volonté Washington. 

Mais la Chine n’est pas la seule à tenir tête aux USA. La Turquie, directement dépendante du pétrole iranien, a déjà prévenu qu’elle n’acceptait pas la décision américaine, et la Corée du Sud a fait savoir qu’elle ferait en sorte d’obtenir un « renouvellement de l’exemption ».

Seuls les acheteurs indiens, japonais et sud-coréens ont accepté d’étudier d’autres options. Les Américains ont d’ailleurs espéré vendre du pétrole de schiste à ces pays, mais hélas pour eux, tous les pétroles ne se valent pas. En effet, les huiles légères extraites aux Etats-Unis ne conviennent pas aux raffineries coréennes ou indiennes, adaptées à des pétroles plus lourds.

Moment inopportun 

En plus d’un environnement hostile, le moment est particulièrement mal choisi, car l’administration Trump doit s’assurer que la flambée des prix reste contenue. 

« L’Arabie saoudite et d’autres dans l’OPEP vont plus que compenser la différence due à nos sanctions complètes contre le pétrole iranien », a tenté de rassurer Donald Trump, mais la situation est loin d’être si simple. En effet, d’autres facteurs majeurs risquent d’avoir un impact important sur les cours du baril. 

Tout d’abord, la crise vénézuélienne. Les sanctions américaines à l’encontre du régime de Maduro se sont considérablement durcies, et cela affecte gravement la production pétrolière du pays. 

Il y a aussi le cas de la Libye. Cet autre gros producteur de pétrole a récemment replongé dans une guerre civile qui pourrait affecter ses exportations de pétrole.

Quitter la version mobile