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Révélations sur l’emploi des armes françaises au Yémen

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Lundi 15 avril, le collectif de journalistes français Disclose a accusé la France de « mensonge d’Etat », contestant l’affirmation du gouvernement selon laquelle les matériels français livrés depuis 2015 à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis n’auraient que des fonctions « défensives ». Le collectif se fonde sur une note de la Direction du renseignement militaire (DRM) d’octobre 2018 détaillant le rôle des armements acquis par les protagonistes.

Du côté des airs

L’engagement militaire saoudien, principalement aérien, est conduit par des avions américains (F15S) et européens (Tornados et Typhoon), qui n’utilisent pas de munitions françaises. Toutefois, la DRM admet que les bombes pourraient être guidées par des nacelles françaises de désignation Damoclès, et elle rappelle aussi que l’appui aérien rapproché est « mal maîtrisé » par les Saoudiens.

L’aviation émiratie, par contre, est bien plus compétente, d’après la DRM. Elle utilise des Mirage 2 000 guidés par des nacelles Damoclès, ainsi que des tankers multirôle A330 développés par Airbus. 

A terre

« Un bataillon supplémentaire de canons automoteurs Caesar avait été déployé à la frontière saoudo-yéménite, côté saoudien, portant à 48 le nombre de Caesar dans cette zone ».

Ces batteries Caesar (camion équipé d’un système d’artillerie) effectuent des tirs de barrages contre les assauts rebelles, mais « elles appuient également les troupes loyalistes, épaulées par les forces armées saoudiennes, dans leur progression en territoire yéménite ». Ici, la DRM avoue ne pas être « en mesure de localiser précisément les pièces d’artillerie saoudienne à la frontière en septembre 2018 ».

Côté émiratie, les chars Leclerc vendus par la France « ne sont pas observés en première ligne ». La DRM constate « un engagement principalement défensif des chars Leclerc : à la date du 25 septembre 2018, une quarantaine sont observés en défense fixe de camps et de positions avancées dans l’ouest, sur les quelque 70 chars déployés par les EAU dans le cadre de l’opération ».

En mer

Au large du port assiégé d’Hodeïda, deux navires d’origine française participent au blocus. Une corvette lance-missile émirienne de classe Bayunah, et une frégate saoudienne de classe Makkah, accompagnée d’hélicoptères de la marine saoudienne Panther et Dauphin, également de conception française.

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