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Tensions entre la France et la Chine dans le détroit de Taïwan

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La frégate française « Vendémiaire » est accusée d’avoir navigué « illégalement » dans « les eaux chinoises », ce que la France dément. Pékin a adressé une protestation officielle à Paris jeudi 25 avril, assurant que le navire français avait« franchi illégalement » le détroit de Taïwan en pénétrant dans « les eaux territoriales chinoises ».

Conformité au droit de la mer 

« L’armée chinoise a envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », a expliqué le porte-parole chinois Ren Guoqiang.

Une intrusion démentie par la France, qui a réaffirmé « son attachement à la liberté de navigation conformément au droit de la mer ». Pour Paris, qui a tout de même refusé de dévoiler le point de passage du Vendémiaire, les « eaux territoriales » au sens où l’entend la Chine sont en fait les eaux internationales. Bien que revendiquées par Pékin, au même titre que Taïwan, elles ne lui appartiennent pas. Le transit est donc libre dans ce détroit qui fait 180 kilomètres au plus large, et 130 kilomètres au plus étroit.

La ministre des Armées, Florence Parly, a simplement déclaré que son ministère était « en contact étroit avec les autorités chinoises au sujet de l’incident évoqué ce matin par le porte-parole du ministère chinois de la Défense ». « La marine nationale transite en moyenne une fois par an dans le détroit de Taïwan, sans incident ni réaction », a-t-elle précisé. 

Politique d’équilibre

Le porte-avions Charles de Gaulle participe actuellement à des entrainements avec des bateaux japonais au large de Djibouti, dans l’océan indien. Mi-mai, il doit faire un exercice avec la marine indienne, puis il représentera la France durant le Shangri-La Dialogue prévu à Singapour du 31 mai au 2 juin. La présence du navire dans cette réunion internationale sera le « point d’orgue du rayonnement de la France en Asie », d’après madame Parly.

Dès l’annonce de ce rassemblement, Paris avait précisé que le Charles de Gaulle n’irait pas en mer de Chine. La présence du porte-avions aurait pu être prise pour une provocation, incompatible avec la politique d’équilibre que Paris veut suivre dans sa relation militaire avec Pékin.

La marine française envoie donc occasionnelement des navires moins importants entre les îlots disputés de mer de Chine du Sud, et affirme qu’elle n’y mène pas d’« opérations de liberté de navigation », à l’inverse de la marine américaine. 

En effet, les Etats-Unis n’hésitent pas à franchir la ligne des douze miles nautiques des eaux territoriales des îlots. Par exemple, deux bâtiments militaires américains, le destroyer USS Stethem et le cargo USNS Cesar Chavez, sont passés dans le détroit de Taïwan le 25 février. Il s’agissait du cinquième passage américain depuis octobre 2018, que la Chine a qualifié de « provocation ».

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