Site icon La Revue Internationale

Des intérêts chinois pris pour cible au Pakistan

Chine, Pakistan, attentat, BaloutchistanChine, Pakistan, attentat, Baloutchistan

Samedi 11 mai, un commando armé composé de trois insurgés baloutches a attaqué le seul hôtel de luxe de la ville portuaire de Gwadar, dans la province du Baloutchistan, symbole de la présence chinoise au Pakistan. L’opération, revendiquée par l’Armée de libération du Baloutchistan (ALB), a fait 5 morts, avant que les assaillants ne soient finalement abattus par les forces de sécurité.

Zone instable

La communauté baloutche, qui cohabite avec des Pachtounes, des Hazaras, et même des chrétiens, mène une guérilla séparatiste quasi ininterrompue depuis 1948 contre le gouvernement d’Islamabad.

En août 2018, trois Chinois avaient été blessés dans un attentat-suicide contre un bus, et en novembre, quatre personnes avaient été tuées dans une attaque du consulat de Chine à Karachi. « Nous voyons les Chinois comme des oppresseurs, tout comme les forces pakistanaises qui détruisent le futur du Pakistan », avait déclaré l’ALB, assumant les deux opérations.

Risque pour les « nouvelles routes de la soie »

L’hôtel en question, le Pearl Continental, n’était presque jamais occupé, mais c’est avant tout à un symbole que les insurgés baloutches ont voulu s’en prendre. En effet, les quelques clients qui y résident sont principalement des cadres chinois supervisant la construction d’un port en eau profonde, censé devenir l’un des maillons des « nouvelles routes de la soie ». « En 2014 la ville n’était encore qu’un village de pêcheurs, mais en 2020-23 nous disposerons de 2,6 kilomètres de quais capables de recevoir cinq cargos, et dans vingt ans, ce sera l’un des principaux ports du monde », prévenait, il y a quelques mois, le responsable du développement portuaire de Gwadar, Dostain Jamaldini.

La Chine mise gros sur Gwadar, qui sera le point d’ancrage de son corridor reliant la province du Xinjiang et la mer d’Arabie, mais pour l’heure, l’activité reste très faible. Toutefois, un demi-millier d’ouvriers chinois travaillent 24 heures sur 24 à la construction de ce port, et bientôt, Pékin aura donc son accès à la mer. 

Quitter la version mobile