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L’indétrônable budget militaire des Etats-Unis

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Lundi 29 avril, le SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) a publié un rapport révélant que l’administration Trump représentait 36 % de l’effort militaire mondial. L’hyperpuissance américaine reste donc loin devant ses principaux concurrents, qui font pourtant des efforts considérables pour tenter de rattraper leur retard.

Croissance asiatique

En Asie, les dépenses militaires croissent de façon continue depuis trente ans, et la Chine (250 milliards de dollars) pèse désormais pour moitié dans l’effort de la région Asie-Océanie, contre moins d’un tiers dix ans plus tôt. 

Cette affirmation a poussé les voisins de Pékin à se lancer dans une course aux armements, alimentant à son tour divers antagonismes régionaux : l’Inde (+29 % en dix ans) face au Pakistan (+73 % en dix ans), et la Corée du Sud (+28 % en dix ans) face à la Corée du Nord, pour laquelle les données manquent.

Restructuration russe

La Russie a diminué ses dépenses militaires en 2018, et est passée de la 4ème à la 6ème place. Cependant, il est important de rappeler que le budget 2018 de l’armée russe (62 milliards de dollars) est supérieur de 27 % à celui de 2009. De plus, les investissements russes se concentrent désormais davantage sur les armes de haute technologie, tels les missiles longue portée, les sous-marins, et la guerre électronique. 

Par cette refonte devenue nécessaire, la Russie compte bien rattraper son retard, et peut-être, un jour, revenir sur un pied d’égalité avec l’Occident.

Armes, or noir et conflits en cours

Au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite est indétrônable. Elle est le troisième budget militaire du monde (68 milliards de dollars), et son effort militaire représente 8,8 % de son PIB. Toutefois, l’investissement saoudien n’est pas gage d’efficacité, et est contrebalancé par les mauvais résultats opérationnels et le piètre niveau d’entraînement des forces saoudiennes.

Mais le Moyen-Orient pose également un problème de transparence, en raison des conflits en cours. Le SIPRI a avoué ne plus pouvoir évaluer les dépenses globales de la région depuis 2014, en raison du « manque de données concernant le Qatar, la Syrie, les Emirats arabes unis et le Yémen ».

Locomotive américaine

Les Etats-Unis pèsent pour un tiers des dépenses globales, avec un budget de 649 milliards, mais cela ne les empêche pas de tirer toujours plus sur leurs alliés de l’OTAN. En 2018, grâce à l’exigence du « partage du fardeau » martelée par Donald Trump, les dépenses de l’OTAN ont représenté 963 milliards de dollars.

Les Européens de l’Ouest ont dépensé 266 milliards de dollars en 2018, avec un effort en hausse de 1,4% sur l’année précédente, mais c’est la Turquie qui remporte la palme haut la main. Avec une augmentation de 24 % de ses dépenses militaires, Ankara affiche la plus forte hausse au monde.

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