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Manifestations à Hongkong contre le risque d’extradition vers la Chine

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Dimanche 28 avril, près de 130 000 personnes (22800 aux dires de la police) sont descendues dans les rues de Hongkong pour s’opposer à un projet de loi qui faciliterait l’extradition de suspects vers la Chine continentale. Les manifestants craignent que cette évolution fasse perdre à Hongkong une partie de son exception juridique.

« Un pays, deux systèmes »

Le principe « un pays, deux systèmes » constitue la base de l’Etat de droit hongkongais, qui repose sur une justice indépendante et un « haut degré d’autonomie », deux piliers garantis par la Basic Law, la constitution de l’ancienne colonie britannique. 

C’est notamment grâce à ce statut d’Etat de droit, sans équivalent en Chine continentale, que Hongkong a pu devenir la troisième place financière du monde. Toutefois, l’autonomie hongkongaise ne cesse de se réduire, confrontée à l’interventionnisme croissant des autorités chinoises.

Dès l’annonce de ce projet d’amendement, de nombreux secteurs de la société se sont mobilisés pour en dénoncer les dangers : le camp prodémocratie en tête, mais aussi la communauté d’affaires, les juristes, et les défenseurs des droits. Les manifestants ont également demandé la démission de la chef de l’exécutif, Carrie Lam, l’accusant d’avoir « trahi le peuple ».

« Nous sommes paisibles et respectueux de l’ordre. Mais nous ne voulons pas être progressivement privés de nos libertés », explique Andrew Lim, un jeune comptable et père de famille venu manifester avec sa famille.

« Combler un vide juridique »

Pour le gouvernement de Hongkong, il est seulement question de combler un vide juridique, car les textes actuels ne couvrent ni la Chine, ni Taïwan, ni Macao. 

Pour rassurer le secteur boursier, qui détient treize sièges au Parlement, le gouvernement hongkongais a choisi d’exclure neuf délits « de cols blancs » de l’amendement, dont l’évasion fiscale. De même, les suspects accusés de crime politique ou religieux ne seront pas concernés par le texte. 

Toutefois, face à l’autoritarisme du président chinois Xi Jinping, rares sont les Hongkongais à croire que leur gouvernement résistera encore longtemps à Pékin.

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