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Nouvelle vente d’armes de la France à l’Arabie Saoudite

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Mercredi 8 mai, la ministre des Armées, Florence Parly, a confirmé qu’un cargo saoudien arriverait « dans la journée » au Havre, pour prendre possession d’un « chargement d’armes ».

Question de business

Cette annonce de madame Parly fait suite aux informations révélées par le site d’investigation Disclose, mardi, selon lesquelles le cargo saoudien Bahri-Yanbu devait prendre livraison de « huit canons de type Caesar » au Havre, et les acheminer vers le port de Djeddah, en Arabie saoudite. 

La ministre des Armées n’a pas précisé la nature des armes qui devaient être chargées ni leur destination, mais une source gouvernementale a expliqué à l’AFP qu‘ « il ne peut pas s’agir de canons Caesar puisqu’il n’y a aucune livraison de Caesar en cours ».

Paris continue de justifier ces ventes d’armes en assurant que ce matériel n’est utilisé que de manière défensive, mais l’implication française au Yémen continue d’être décriée, même en France. « La France est impliquée dans ce conflit par ses livraisons d’armes. La France trahit les traités internationaux pour du business », fulmine le député communiste Jean-Paul Lecoq dans une interview à l’AFP.

Contraire au droit de l’ONU

Les révélations de Disclose, confirmée par madame Parly, ont également suscité l’ire des ONG. Cette vente « montre de nouveau l’obstination de la France à poursuivre ses transferts d’armes à ce pays malgré le risque indéniable et parfaitement connu des autorités françaises qu’elles soient utilisées contre des civils », a déclaré Bénédicte Jeannerod, directrice de Human Rights Watch France.

Amnesty International, pour sa part, a demandé « la suspension » du chargement, « afin d’établir notamment s’il s’agit de canons Caesar ». « Un tel transfert serait en effet contraire aux règles du traité sur le commerce des armes que la France a signé et ratifié », s’est indigné Aymeric Elluin, d’Amnesty International France. 

En tout, neuf ONG ont réclamé « l’établissement d’une commission parlementaire permanente de contrôle des ventes d’armes, comme en Suède, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas », a rappelé Tony Fortin, de l’Observatoire des armements.

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