Site icon La Revue Internationale

La France se dresse en rempart contre la Chine en Asie

France, Chine, Shangri-LaFrance, Chine, Shangri-La

Samedi 1er juin, la France a présenté sa « stratégie indopacifique » lors du Shangri-La Dialogue, la réunion annuelle des experts et responsables sécuritaires d’Asie, qui se tient chaque année à l’hôtel Shangri-La de Singapour.

En amarrant le porte-avions Charles-de-Gaulle à quai, la France a volontairement fait étalage de sa puissance aéronavale. « Nous avons des territoires, plus de 1,6 million d’habitants, plusieurs îles de différents statuts, de vastes zones économiques exclusives, et la responsabilité qui va avec », a justifié madame Parly lors du forum.

Axe Paris-Delhi-Canberra

Le dispositif de projection française indopacifique s’étire actuellement de Djibouti à la Polynésie, avec cinq commandements régionaux, trois bases, et environ 7 000 militaires. C’est bien moins que les Etats-Unis, dont 60 % des forces navales sont engagées dans le Pacifique, mais de nombreux experts estiment que la France « boxe » déjà « au-dessus de sa catégorie », « sans pour autant se sous-estimer » ajoute-t-on à Paris.

En plus de sa capacité de projection, la France mise sur une coopération régionale reposant, en grande partie, sur des exportations d’armements. Début 2019, Paris et Canberra ont signé un contrat sur cinquante ans pour douze sous-marins d’attaque de classe Barracuda. La France espère également vendre des sous-marins et quelques avions de transport militaire A400M à la Malaisie, et elle est déjà engagée avec l’Inde par le contrat d’exportation du Rafale.

Est récemment venu s’ajouter aux alliés de la France dans la zone le Japon, avec qui Paris a signé un accord technologique « qui pourrait ouvrir la voie à des coopérations militaires ».

Liberté de navigation

La France a décidé d’être ferme vis-à-vis de l’affirmation de puissance chinoise, en particulier sur la question de la liberté de navigation en mer de Chine, en adoptant une position d’objecteur persistant. « Nous continuerons de naviguer plus de deux fois par an dans la mer de Chine du Sud, a assuré la ministre. Il y aura des objections, des manœuvres douteuses en mer. Mais nous ne nous laisserons intimider par aucun fait accompli. »

Madame Parly fait ici référence à l’incident qui s’est produit dans le détroit de Taïwan le 6 avril, lors du passage de la frégate française Vendémiaire.

La Chine ne reconnaît pas le tracé de l’ONU dans cette zone, qui fixe la limite de ses eaux territoriales à 12 milles nautiques, alors qu’elle, l’estime à 15 milles. Le Vendémiaire naviguait donc entre les lignes des 12 et 15 milles nautiques, lorsqu’un navire de la marine chinoise lui a opposé une « manœuvre dangereuse ». Celui-ci est venu s’arrêter devant la frégate française, l’obligeant à le contourner pour poursuivre sa route.

Quitter la version mobile