Jeudi 13 juin, deux tankers, l’un japonais et l’autre norvégien, ont été pris pour cibles en mer d’Oman, à la sortie du golfe Persique. Les Etats-Unis ont immédiatement accusé l’Iran d’être derrière ces attaques, qui n’ont pas fait de victimes.
Ovnis
Les deux pétroliers, baptisés Courageous et Front Altair, ont donné l’alerte un peu après l’aube. Selon Kokuka Sangyo, la compagnie maritime propriétaire du premier navire, un incendie se serait déclaré dans la salle des moteurs du Courageous, après que « deux objets volants » l’aient percuté. Les membres de l’équipage ont tout de même pu se mettre à l’abri à bord d’un canot de sauvetage, avant d’être secourus par un navire néerlandais, précise Yutaka Katada, propriétaire de la compagnie japonaise.
Cette fois, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, s’est montré moins prudent qu’en mai dernier, en incriminant directement Téhéran. Selon lui, la culpabilité de la République islamique ne fait ici aucun doute, car « les armes utilisées » témoignent d’un niveau de sophistication plus élevé que pour les attaques de Foujeyra. « Ces tankers sont des navires très difficiles à approcher, équipés d’une batterie de radars et de systèmes de détection, exigés par les assurances pour lutter contre la piraterie », rappelle Laurent Lambert, spécialiste des questions énergétiques dans le Golfe.
Téhéran crie au complot
Le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a immédiatement répondu au secrétaire d’Etat américain, en accusant Washington de « sabotage diplomatique ». Monsieur Zarif juge également suspectes ces attaques, survenues sur un navire japonais le jour même de la visite à Téhéran du Premier ministre nippon Shinzo Abe, et va jusqu’à suggérer la thèse du complot.
Pour le ministre iranien, il n’est pas impossible que dans les rangs des Etats-Unis ou de leurs alliés, des faucons, c’est-à-dire des partisans d’une politique dure, aient illégalement orchestré ces attaques pour déclencher une guerre.