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Recrudescence des tensions en Corée du Nord

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Il semblerait que le régime de Pyongyang, toujours en proie à la corruption et de nouveau menacé par la famine, soit retombé dans ses anciens travers, à commencer par la purge des diplomates ayant participé aux négociations avec les Etats-Unis. 

Exécutions et disparitions de diplomates

Vendredi 31 mai, le quotidien de droite sud-coréen Chosun Ilbo a annoncé que le négociateur Kim Hyok-chol, qui avait participé au fiasco de Hanoï, avait été exécuté, avec quatre de ses collègues, en mars dernier. Accusés d’avoir « trahi la confiance du dirigeant », les cinq diplomates auraient été assassinés directement à leur retour d’Hanoï, à l’aéroport de Mirim.

Un autre haut responsable ayant participé aux négociations, l’ancien chef des services de renseignement, également vice-président du comité central du Parti du travail et principal interlocuteur du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, Kim Yong-chol, aurait, pour sa part, été envoyé en camp de travail, en compagnie de Shin Hye-yong, l’interprète de Kim Jong-Un. Ils seraient tous deux accusés d’avoir « rapporté des propos de manière inexacte ».

Toutefois, les informations relayées par le Chosun Ilbo doivent être considérées avec prudence, car ce ne serait pas la première fois que le quotidien sud-coréen se tromperait en annonçant des purges et des exécutions. Kim Yong-chol est d’ailleurs réapparu dimanche 2 juin, lors d’un spectacle, en compagnie de Kim Jong-Un. En revanche, aucune nouvelle de Kim Hyok-chol et de ses quatre collègues, même si leur mort n’a pour l’instant été confirmée par aucune autre source.

Risque de famine

Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à un tel raidissement du régime, mais celui-ci s’accompagne d’une dégradation de la situation alimentaire, qui pourrait, en partie, l’expliquer.

En effet, un rapport des Nations unies publié le 3 mai révèle que les récoltes 2018-2019 ont été les plus mauvaises depuis dix ans (- 12 %), ce qui a entraîné un durcissement du rationnement. Or, la situation pourrait encore empirer avec la sécheresse de ce début d’année, la plus sévère enregistrée depuis quarante ans.

Et alors que le Programme alimentaire mondial avance que 40 % de la population (environ 10 millions de personnes) souffrent déjà de malnutrition, des observateurs sur place affirment qu’une disette se profile. Les organisations humanitaires sonnent l’alarme. 

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