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Lancement (à terre) d’un nouveau sous-marin d’attaque français

Vendredi 12 juillet, le lancement du Suffren, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de nouvelle génération de la marine nationale, s’est tenu à Cherbourg, en présence du président de la République, Emmanuel Macron. La dernière cérémonie de ce type remonte à 2008, pour le lancement du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) le Terrible.

La mise à l’eau du navire sera progressive. Pour commencer, les bassins de Cherbourg seront remplis d’ici la fin juillet, puis le cœur nucléaire sera chargé en septembre, pour être mis en route en fin d’année. Et les premiers essais en mer se feront au premier trimestre 2020, avant que le Suffren rejoigne l’escadrille des SNA de Toulon l’été prochain.

Innovations « phénoménales »

Pour le commandant Roche, les innovations du navire sont « phénoménales ». Le Suffren aura des sonars « cinq fois plus performants » que les SNA de classe Rubis, une discrétion acoustique « dix fois supérieure », une autonomie plus large (soixante-dix jours de vivres, contre quarante-cinq), un système de combat entièrement digitalisé, un véhicule autonome pour les commandos, et de nouvelles armes. Par exemple, les classe Suffren pourront frapper à terre à 1 000 km avec des missiles de croisière. Les Suffren seront également plus longs, 99 mètres contre 73 mètres, plus rapides, 25 nœuds contre 23, ils transporteront des charges plus lourdes, 5300 tonnes contre 2600 tonnes, et seront également plus maniables, il suffira de 65 hommes d’équipage, contre 75 pour les Rubis.

« La marine a commandé un sous-marin qui doit être déployé plus loin, plus longtemps, plus vite, dans des conditions plus extrêmes. Nous validerons bientôt les installations en mer devant Brest mais j’ai en tête que nous irons franchir le détroit de la Sonde (entre les îles indonésiennes de Java et Sumatra) dans quelques années. Demain nous irons en mer de Chine et dans le Pacifique », prévient le commandant.

Transition nécessaire

Ce lancement devenait urgent, car la France a déjà entrepris de désarmer les Rubis, en commençant par le deuxième de cette catégorie, le « Saphir ».

« Le lancement du Suffren est le signe que l’industrie française, après s’être énormément contractée ces dernières années, possède un très haut niveau de technologie », se réjouit Christophe Dufour, directeur des programmes sous-marins chez Naval Group entre 2009 et 2015.

« A l’époque de la transition entre les sous-marins diesel et les nucléaires, les anciens ont dû, comme nous, se demander si les suivants allaient continuer à suivre nos us et coutumes. Mais nous n’avons pas de doute sur le niveau technique. Nous serons pris au sérieux ! », déclare un officier marinier d’expérience. « C’est vraiment un beau bébé, on joue de nouveau dans la cour des grands », ajoute un ancien maître de central.

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