Site icon La Revue Internationale

Au Yémen, conflit au sein de la coalition emmenée par Riyad

Mercredi 7 août, des affrontements ont éclaté entre les combattants séparatistes, le « Cordon de sécurité », et les soldats du gouvernement. Ces deux groupes étaient pourtant alliés au sein de la coalition arabo-sunnite dirigée par l’Arabie saoudite dans la guerre contre les rebelles chiites houthistes, soutenus par l’Iran.

« Guerre civile dans la guerre civile »

Le gouvernement yéménite a accusé samedi les Emirats arabes unis d’être « responsables du coup d’Etat » des séparatistes. « Nous demandons aux Emirats de cesser immédiatement leur soutien matériel et militaire aux groupes qui se sont rebellés contre l’Etat », a twitté le ministère.

Le ministre émirati des affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, a pourtant affirmé « mettre en œuvre tous les efforts possibles pour calmer la situation et aboutir à une désescalade ». « L’important, c’est d’intensifier les efforts de toutes les parties sur le front principal », celui contre les houthistes, avait-il précisé.

Et qu’il y ait eu intervention émiratie ou pas, la situation était déjà tendue entre les deux camps depuis des décennies. En effet, autrefois, le Yémen du Sud était un Etat indépendant, et depuis que l’unification a été imposée par la force, en 1990, le ressentiment reste fort. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les séparatistes du sud affrontent les forces loyalistes. En janvier, par exemple, des combats avaient déjà fait au moins 38 morts.

Aujourd’hui, le risque est donc que le Yémen soit confronté à une « guerre civile dans la guerre civile », déplore l’ONG International Crisis Group (ICG).

Cessez-le-feu

« Le Royaume (d’Arabie Saoudite) invite le gouvernement du Yémen et toutes les parties au conflit à Aden à une réunion d’urgence en Arabie Saoudite pour discuter de leurs différends, pour laisser une chance à la sagesse et au dialogue, pour renoncer aux divisions, pour mettre fin au conflit et pour s’unir », a twitté le ministère saoudien des affaires étrangères.

Dimanche 11 août au matin, les séparatistes ont accepté la rencontre. Le Conseil de transition du sud (STC) a déclaré approuver le communiqué de la coalition, et « assure s’engager pleinement dans le cessez-le-feu. Le STC se félicite de l’invitation des frères d’Arabie saoudite à dialoguer et assure y être disposé ». Des propos repris quasiment à l’identique par le gouvernement yéménite. 

Quitter la version mobile