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Un ex-ministre italien au service de Matignon

Jeudi 1er août, suite à la nomination de l’ancien ministre italien Sandro Gozi comme chargé de mission auprès du premier ministre français Edouard Philippe, certaines personnalités politiques italiennes ont crié à la trahison. Une très grave accusation, immédiatement démentie par le principal intéressé.

Sandro Gozi est un proche de Romano Prodi, pour lequel il a travaillé au sein de la Commission européenne, avant d’être nommé comme secrétaire d’Etat italien aux affaires européennes de 2014 à 2018.

Trahison pour certains

« Tu travailles pour le gouvernement italien, tu représentes et tu sers l’Etat italien et puis à un certain point tu le trahis et tu vas t’enrôler dans les rangs d’un autre gouvernement », a tempêté le vice-premier ministre italien, Luigi Di Maio, également chef du Mouvement 5 Etoiles.

« Alors il faut réfléchir si on doit lui enlever la nationalité car nous sommes face à quelque chose d’inquiétant, un de nos secrétaires d’Etat devient maintenant membre d’un autre gouvernement avec lequel nous avons de nombreux points en commun mais aussi des intérêts divergents », a surenchéri monsieur Di Maio, s’alignant sur l’axe eurosceptique de son parti.

Du côté de l’extrême droite, la leader du petit parti Fratelli, Giorgia Meloni, a lancé une pétition pour que monsieur Gozi soit contraint à abandonner son poste en France, ou qu’il soit déchu de sa nationalité. 

Signe d’amitié pour d’autres

En tant que chargé de mission auprès de du premier ministre français, monsieur Gozi supervise la mise en place des nouvelles institutions européennes, et fait le lien avec le Parlement européen. Mais après le Brexit, l’ancien ministre italien fera partie des cinq eurodéputés à prendre leur fonction suite au départ des Britanniques.

« Mais qu’est-ce qu’il veut Di Maio ? Je ne suis ni ministre, ni secrétaire d’Etat, et je n’ai pas prêté serment sur la Constitution française », a réagi Sandro Gozi. « A Paris, ils en sont bouche bée. Ma collaboration est vue comme un signe d’amitié », a-t-il assuré.

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