Lundi 9 septembre, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et la ministre des armées, Florence Parly, se sont rendus à Moscou pour rencontrer leurs homologues russes, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou.
Pragmatisme
« Il s’agit de reconstruire une relation plus réaliste avec la Russie, parce que c’est un pays voisin et pour éviter de la pousser vers la Chine ; c’est un calcul froid au nom du pragmatisme et ce n’est pas de l’idéologie », explique l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine. « Notre intérêt est de porter le projet le plus loin possible, afin que le prochain président américain, Donald Trump s’il est réélu ou un démocrate, ne puisse pas ne pas tenir compte de la position des Européens ».
D’autant que Vladimir Poutine semble disposé à effectuer quelques gestes pour apprivoiser son homologue français, notamment sur le dossier ukrainien. Le président russe a, par exemple, accepté de procéder à un échange de prisonniers avec Kiev, samedi 7 septembre, parmi lesquels se trouve le cinéaste Oleg Sentsov, condamné à 20 ans de camp pour terrorisme. Vladimir Poutine a également accepté de relancer les accords de paix de Minsk de février 2015, lors d’un sommet au « format Normandie » (France, Allemagne, Ukraine, Russie), qui devrait se tenir fin septembre à Paris.
Des gestes russes auxquels aura été sensible le président français, qui se veut pragmatique, tout en restant prudent et réaliste.
« Je crois qu’il nous faut construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe, parce que le continent européen ne sera jamais stable, ne sera jamais en sécurité, si nous ne pacifions pas et ne clarifions pas nos relations avec la Russie », a expliqué Emmanuel Macron dans son discours à la conférence annuelle des ambassadeurs et des ambassadrices du 27 août.
« Avec Vladimir Poutine, il ne faut montrer aucune faiblesse, notamment sur les droits de l’homme », a tout de même rappelé le président français.