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55 ème anniversaire des forces aériennes stratégiques françaises

Les forces aériennes stratégiques (FAS) de Taverny (Val-d’Oise) fêtent les 55 ans de la « prise d’alerte » nucléaire permanente de l’armée de l’air. Pour l’occasion, la ministre des armées, Florence Parly, s’est rendue sur la base nucléaire de Saint-Dizier (Haute-Marne), vendredi 4 octobre. 

Course à l’armement 

La multiplication des bulles dites « anti-accès », couvertes par les boucliers antimissiles comme le THAAD américain ou le S400 russe ont complexifié les manœuvres des différentes forces nucléaires, qui ont dû augmenter le rayon d’action de leurs moyens aériens. 

Les missiles et les avions sont constamment révisés et modernisés, pour aller « plus vite, plus haut, plus fort », assure le commandant des FAS, le général Bruno Maigret. Le missile de croisière à tête thermonucléaire des forces aériennes, l’ASMPA (missile air-sol moyenne portée amélioré) mis en service en 2009, est d’ailleurs en cours de rénovation « à mi-vie » après « une vingtaine de tirs » d’essai, le dernier exercice ayant eu lieu le 4 février dernier. Et cette modernisation concernera aussi la furtivité des forces, avec « une capacité pour nos avions à voler plus bas et plus vite, et des moyens de guerre électronique de très haut niveau », précise le commandant.

Et le général n’a « aucune inquiétude » quant aux capacités des FAS. « Le déni d’accès, c’est vieux comme la guerre et l’affrontement entre le glaive et le bouclier. Nous avons le coup d’avance pour les pénétrer », assure-t-il, précisant tout de même que « cela ne veut pas dire que tout passera ». « Mon métier consiste à calculer le coefficient d’attrition, pour pouvoir dire au président : “Si vous voulez tel effet, voilà combien il faut envoyer d’avions et de têtes nucléaires sur les cibles” », explique le général Maigret.

Exercices en conditions réelles

En janvier, l’armée de l’air a conduit l’opération « Marathon », un raid nucléaire très longue distance de 9 000 km parcourus en 12 h 08, entre la Réunion et la France, impliquant deux Rafales et leurs ravitailleurs, sous la protection de Mirages 2000. « Nous avons démontré que douze heures de vol étaient la norme. Auparavant, ce qui nous limitait était le moteur des avions. Désormais, la limite, c’est l’endurance des pilotes », souligne le général Maigret. Un nouveau raid longue distance vers l’Australie, impliquant six Rafales et 3 ravitailleurs, est prévu pour juillet 2020, « et, en 2023, nous serons capables de projeter 20 Rafales en moins de 48 heures à 20 000 km », assure le commandant.

En outre, les FAS mènent deux fois par an une opération « BANCO », durant laquelle de vraies bombes sont placées sous les avions, pour mettre les pilotes en conditions réelles, et les préparer à exécuter l’ordre de tir présidentiel. Le reste du temps, ils volent avec des maquettes de bombes, lors de quatre exercices « POKER » annuels simulant un raid nucléaire complet.

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