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La Chine mise tout sur la dissuasion nucléaire et la défense antimissiles

Mardi 1er octobre avait lieu la parade militaire du 70e anniversaire de la République populaire de Chine, durant laquelle Pékin a présenté ses nouveaux missiles. Toutefois, ces armements « montrent surtout que la Chine cherche à s’adapter à la défense antimissiles américaine et qu’elle est obsédée par la dissuasion nucléaire », estime Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l’Institut Montaigne.

Missiles intercontinentaux

Pékin a pour la première fois révélé au monde ses missiles Dongfeng-41 (DF-41), dont le développement a commencé en 1997 selon le Pentagone. Ce missile serait capable d’atteindre l’ensemble du territoire américain en trente minutes, emmenant avec lui jusqu’à 10 ogives nucléaires contre 3 pour son prédécesseur, le DF-31 AG. « Le DF-41 donne donc à la Chine la possibilité d’augmenter significativement le nombre de têtes déployées sans accroître la taille de son arsenal balistique. De plus, la puissance de cet engin permet l’emport de leurres et d’aide à la pénétration en sus de la charge offensive, mais aussi l’adoption de trajectoires plus variées qui contribuent à faciliter la pénétration des défenses antimissiles », expliquent les chercheurs Antoine Bondaz et Stéphane Delory.

L’autre missile intercontinental ayant été remarqué lors du défilé est le JL-2, un missile mer-sol lancé depuis les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Toutefois, « il y a encore de vraies interrogations chinoises sur la fiabilité de la composante sous-marine de leur défense », rappelle Mathieu Duchâtel.

Planeurs hypersoniques

Mais la véritable innovation, qui hisse la Chine au rang des grandes puissances nucléaires, avec les Etats-Unis et la Russie, est le DF-17. Il s’agit d’un missile balistique hypersonique, lanceur d’un planeur hypersonique, le DF-ZF, qui serait capable de contourner n’importe quel système de défense antimissiles. 

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