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Destitution probable pour Carrie Lam, la « dame de Fer » d’Hongkong

Pour trouver une issue à la crise hongkongaise, le gouvernement chinois va probablement remplacer la chef de l’exécutif Carrie Lam. 

Multiples déconvenues

Ce remplacement, s’il a bien lieu, sera le coup de grâce à la lente agonie de la dirigeante, dont le calvaire a commencé en juin dernier, avec le projet de loi d’extradition judiciaire vers la Chine continentale.

Depuis lors, tout le monde semble être contre elle, des manifestants qui réclament sa démission et l’organisation de l’élection du nouveau chef de l’exécutif, aux parlementaires. En effet, la semaine passée, Carrie Lam a été interrompue par les parlementaires démocrates lors de son discours de présentation de politique générale.

Mais cette destitution ne serait peut-être pas une si grande déconvenue pour l’intéressée, car « Bloody Carrie », comme la surnomment les manifestants, avait avoué vouloir démissionner en fin d’été, sous-entendant alors que Pékin ne le permettait pas par crainte de perdre la face. 

Durcissement de la répression

Si destitution il y a, le remplaçant de Carrie Lam, qui prendrait ses fonctions en mars, serait chargé de reprendre la ville en main. Toutefois ce changement à la tête de l’exécutif devrait avant tout être précédé d’une répression implacable, censée conduire à un apaisement de la situation, pour éviter que Pékin ait l’air de lâcher du terrain face aux manifestants. « Il est temps de prendre des mesures plus efficaces », a d’ailleurs prévenu un porte-parole de Pékin, le 4 octobre.

Mais même si la situation se décante au préalable, ce plan de sortie illustrera tout de même l’impuissance de Pékin, qui veut tout faire pour éviter le débat sur l’élection au suffrage universel. Car « ce sujet est une ligne rouge pour Pékin, tout comme la question de la violence », rappelle Mathieu Duchâtel, directeur Asie à l’Institut Montaigne.

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