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L’Espagne va exhumer la dépouille de Franco

Lundi 21 octobre, le gouvernement espagnol a annoncé que les restes du général Francisco Franco seraient exhumés jeudi de l’immense mausolée construit en son honneur aux alentours de Madrid.

Sa dépouille sera transférée au cimetière du Pardo, lors d’une cérémonie qui se déroulera « en présence de la famille du dictateur, précise le gouvernement dans un communiqué. L’exhumation comme la réinhumation se feront dans l’intimité, en présence de ses proches et de la ministre de la justice ».

« Lieu d’apologie du franquisme »

A son accession au pouvoir en juin 2018, le premier ministre Pedro Sanchez avait fait de l’exhumation de Franco l’une de ses priorités. L’idée était de tout faire pour que cet édifice grandiose, en marbre et surmonté d’une croix monumentale, cesse d’être « un lieu d’apologie du franquisme ». Construit dans le Valle de los Caidos, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Madrid, le mausolée était relativement facile d’accès. 

« L’Espagne ne peut pas se permettre des symboles qui séparent les Espagnols. Il ne s’agit pas de rouvrir des blessures. Il s’agit de les refermer », avait fait savoir le premier ministre espagnol. 

Recours de la famille déboutés 

Pour contrer les recours judiciaires de la famille, le gouvernement a eu l’idée de faire du Valle de los Caidos « un lieu de réconciliation dans lequel ne peuvent être enterrées que des victimes de la guerre civile (1936-1939) ». Une catégorie dont le Général Franco, mort en 1975, ne fait évidemment pas partie. La proposition du gouvernement a été soutenue par tous les partis, à l’exception du Parti populaire et de Ciudadanos.

Le dernier recours déposé par la famille a été rejeté par la Cour suprême espagnole le 25 septembre 2019, qui a, par là même, donné son feu vert à l’exhumation du dictateur. L’Eglise catholique espagnole ne s’est pas non plus opposée au déplacement du corps, car la basilique où il repose avait été érigée par Franco, et tient davantage du blasphème que du lieu saint. 

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