Au-delà du fait que la préservation du patrimoine soit une mission portée par les Nations-Unies, l’armée française espère ainsi être mieux acceptée par les populations locales.
Bonnes relations avec la population
« Les armées sont sur le terrain et elles ont des compétences. La protection du patrimoine culturel peut contribuer à l’acceptation de la force », expliquait le général Dominique Cambournac, responsable de la Délégation au patrimoine de l’armée de terre, lors d’un séminaire sur « les conflits armés et le patrimoine » organisé jeudi 10 octobre à Paris, par les ministères de la culture et des armées.
« La culture a toute sa place pour s’assurer de bonnes relations avec les populations », affirme la capitaine Ariane Pinauldt, conservatrice du musée des Transmissions de Cesson-Sévigné. « Ce sont les premières piles de pont. La réflexion doit se poursuivre. »
Et pour le capitaine Timothée Le Berre, qui revient tout juste du Mali, l’idée est tout à fait pertinente : « Les acteurs militaires possèdent encore une liberté de mouvement sur ce territoire. Nous devons inscrire la protection du patrimoine dans une dynamique globale. C’est un des éléments fédérateurs des sociétés. »
« Nécessité militaire impérieuse »
Depuis des décennies les états-majors français, soucieux de respecter la convention de l’Unesco de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé, prennent en compte le sort du patrimoine lorsqu’ils planifient leurs opérations.
« Les sites qui appartiennent au patrimoine mondial de l’Unesco ou figurent sur les listes nationales des biens culturels remarquables sont systématiquement répertoriés, rappelle Mickael Dupenloup, de la direction juridique du ministère des armées. Ces lieux ne peuvent pas être la cible d’attaques, sauf pour “nécessité militaire impérieuse” ».
Or, désormais, il ne s’agirait plus seulement de « prendre en compte » le sort du patrimoine, mais bien de l’érigé en priorité.