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Remise en cause de la présence française au Sahel

Certains membres du G5 Sahel ( Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad ) sont de moins en moins enclins à collaborer avec Paris, et ce malgré la faiblesse préoccupante de leurs forces de sécurité.

Présence contestée

C’est au Burkina Faso, où le ressentiment anti-impérialiste est le plus fort, que les troupes françaises sont le moins bien accueillies. Ouagadougou bloque par exemple depuis dix-huit mois l’installation de coopérants français dans l’état-major burkinabé. Et le 16 septembre, un meeting syndical sur l’insécurité et la mauvaise gouvernance s’est même conclu par un appel « au départ pur et simple des troupes françaises du Burkina Faso », « condition indispensable pour vaincre les terroristes », estimait Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB). 

D’autres pays, comme le Niger, veulent substituer à la France et au G5 Sahel une coalition militaire internationale. Or, « transformer le Sahel en nouvelle frontière anti-occidentale risque, en réaction, de déclencher une force d’attraction pour les djihadistes internationaux », rappelle Paris, pour qui la priorité est de « responsabiliser les acteurs régionaux, tout en gardant des moyens de contrôle sur les partenaires sahéliens ».

Présence nécessaire

Pourtant le soutien français n’a jamais été si précieux, pour le Burkina Faso du moins. En effet, vendredi 13 septembre, une soixantaine de militaires français ont été héliportés à Djibo ( par des appareils de l’armée britannique ), la ville menaçant « tout simplement de tomber, ou tout au moins de subir une attaque majeure de la part de groupes armés », affirme une source française. Les militaires de l’opération Barkhane ont pu sécuriser la ville, en attendant que 150 soldats burkinabés arrivent en renfort.

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