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La Grèce va enfermer les migrants dans des centres

Mercredi 20 novembre, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a annoncé la fermeture prochaine des camps des îles de Lesbos, Chios et Somos. « Ces quatre derniers mois, nous avons dénombré 40.000 arrivées dans les cinq îles de la mer Egée, dont 1 345 rien que le week-end dernier », s’est justifié le gouvernement.

Ankara « ouvre les vannes »

« La Turquie voisine, dont les finances sont critiques et qui accueille sur son territoire 4 millions de migrants et réfugiés, a décidé d’ouvrir les vannes pour obtenir plus de fonds de l’Union européenne. Notons aussi que les Syriens ne sont plus les bienvenus en Turquie », explique Konstantinos Filis, expert en relations internationales.

L’UE et la Turquie ont pourtant signé un accord en mars 2016 pour qu’Ankara freine le flux migratoire en échange de 6 milliards d’euros versés par l’Europe, une mission que semble avoir oubliée monsieur Erdogan.

« Mais aujourd’hui, avec la guerre qu’elle mène en Syrie et les problèmes économiques, la Turquie demande plus de fonds. La Grèce la comprend, elle qui est en première ligne du problème, parce qu’en plus d’accueillir ces milliers de réfugiés, Athènes doit pâtir du refus des pays d’Europe centrale d’accueillir les demandeurs d’asile. Il faut trouver une solution », ajoute l’expert.

Structures fermées

Les 27 000 migrants réfugiés à Lesbos, des femmes et d’enfants pour la plupart, s’entassent actuellement dans trois camps d’une capacité totale de 4 500 places, dans des conditions sanitaires déplorables qu’il est inutile de détailler. 

Les autorités grecques, par contre, n’ont pas hésité à se servir de ces conditions affreuses pour justifier leur décision, non moins terrible, de parquer les migrants dans des structures fermées de 5 000 places chacune, où les conditions de vie seront supposées meilleures.

Mais le gouvernement ne trompe personne : « Au lieu d’être autorisés à la libre circulation, les demandeurs d’asile seront enfermés à l’intérieur des nouveaux camps le temps de les identifier, d’étudier leur statut et de décider leur relocalisation ou leur retour en Turquie. 20.000 d’entre eux devraient être “délocalisés” d’ici la fin de l’année », a admis le vice-ministre Alcibiades Stefanis.

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