Deux semaines après le début de la crise sociale au Liban, le Premier ministre Hariri annonce qu’il jette l’éponge. Son gouvernement également.
La constitution d’un nouveau gouvernement avec à sa tête un nouveau Premier ministre est en cours au Liban alors que Saad Hariri a officiellement remis sa lettre de démission à Michel Aoun le chef de l’Etat. Deux semaines après le début d’une crise sociale inédite dans l’histoire du Liban, les mesures annoncées par Hariri n’ont pas convaincu les Libanais qui continuaient de manifester dans tout le pays.
La tension est même montée d’un cran au cours des derniers jours, les manifestants réclamant le départ de l’ensemble de la classe politique. A tel point que le Premier ministre a fini par jeter l’éponge, annonçant sa décision lors d’une allocution télévisée. La nouvelle a d’ailleurs été accueillie par les vivats de la foule et des feux d’artifice ont même été tirées dans la capitale Beyrouth.
Saad Hariri a ainsi tenu en tout et pour tout une dizaine d’années depuis son accession au pouvoir en 2009, mais la crise dans laquelle s’est enfoncé le pays a été trop forte pour qu’il puisse poursuivre ses fonctions. Il a d’ailleurs fait savoir lors de sa prise de parole que sa démission permettait de répondre « à la volonté de nombreux Libanais qui sont descendus dans la rue pour réclamer le changement ».
Une crise d’ampleur inédite au Liban
En dépit de la démission de Saad Hariri, le Liban reste plongé dans une grave crise, les banques et les écoles sont fermées, les routes bloquées et l’armée est déployée dans la rue. Les manifestants réclament un changement total de la classe politique qu’ils accusent de corruption et d’inefficacité.
Le fait est que plus de trente années après la fin de la guerre civile (1975 – 1990), le pays souffre encore d’un point de vue économique, social et structurel. Plus d’un quart de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté et le pays est classé parmi les plus corrompus au monde.