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Paris accuse Ankara de violer ses engagements concernant la Libye

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Mercredi 29 janvier, Emmanuel Macron a profité de la visite à Paris du premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, pour aborder la question du rôle que la Turquie joue dans la crise libyenne. 

« Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen, c’est en contravention explicite avec ce que le président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin, c’est le non-respect de la parole donnée », a déclaré le président français. 

« Acheminement de mercenaires »

Emmanuel Macron a décidé de s’en prendre à la Turquie, mais elle est loin d’être la seule à intervenir sur le sol libyen. En effet, Moscou a ouvertement pris le parti du maréchal Haftar, à qui il fournit armes et mercenaires, alors qu’Ankara soutient le gouvernement d’accord national de Faïez Sarraj. Il existe également un pont aérien par lequel les Emirats arabes unis et l’Egypte envoient du matériel au maréchal Haftar, que le président français s’est bien gardé de mentionner. 

Une source de la DGSE a récemment révélé que 1 500 à 2 000 combattants syriens avaient été acheminés par la Turquie, certains d’entre eux ayant d’ailleurs profité du voyage pour déserter et rejoindre l’Italie. Or, l’acheminement de soldats est « attentatoire à la sécurité de tous les Européens et des Sahéliens », a martelé Emmanuel Macron. Deux frégates turques et leurs escortes ont également été repérées dans les eaux libyennes. 

Renforcement de la présence navale française 

La France n’intervient pas directement en Libye, mais elle s’affirme comme puissance régionale en menant des opérations conjointes avec les pays limitrophes. 

Mercredi, Emmanuel Macron a annoncé la formation d’un partenariat stratégique de sécurité avec la Grèce, incluant un renforcement de la présence navale française pour « assurer pleinement la sécurité d’une région stratégique pour l’Europe ». Le porte-avions Charles-de-Gaulle, qui a pris la mer le 22 janvier pour une mission en Méditerranée orientale, sera par conséquent désormais escorté d’une frégate grecque. 

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