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L’armée américaine va réutiliser des mines antipersonnel

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100929-A-1260Z-024 U.S. Army soldiers assigned to the 18th Combat Sustainment Support Battalion set up an M18A1 claymore anti-personnel mine during live-fire training at Grafenwoehr Training Area in Germany on Sept. 29, 2010. DoD photo by Gertrud Zach, U.S. Army. (Released)

Vendredi 31 janvier, Donald Trump est revenu sur la décision de Barack Obama de se conformer partiellement au traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa de 1997.

« Cette nouvelle politique autorisera le commandement militaire à utiliser, dans des circonstances exceptionnelles, des mines antipersonnel avancées et non permanentes spécifiquement conçues pour réduire les blessures infligées aux civils et aux forces partenaires », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.

Choix des militaires

« Le ministère de la défense a déterminé que les restrictions imposées aux forces américaines par l’administration Obama pouvaient gravement les désavantager pendant un conflit, poursuit le communiqué. Le président refuse ce risque pour nos troupes. »

Pour compenser cette « injustice », l’armée américaine a donc opté pour de nouvelles mines « avancées » capables de s’autodétruire ou d’être détruites à distance. Un gros avantage sur les mines classiques, puisque celles-ci font souvent plus de victimes (civiles) des années après le conflit. 

Le secrétaire d’Etat à la défense, Mark Esper, s’est félicité vendredi de cette décision, qui subordonne l’emploi des mines à la discrétion des militaires. « Les mines antipersonnel sont un outil important que nos forces doivent avoir à leur disposition pour assurer le succès de leur mission », a fait savoir le chef du Pentagone.

« Idée absurde »

La mesure a immédiatement suscité l’indignation des organisations de protection des droits de l’Homme et des lobbies anti-armes. 

« L’annonce de Trump sur les mines antipersonnel est une condamnation à mort pour les civils », a déclaré Anne Hery, Prix Nobel de la Paix et directrice du plaidoyer de l’association Handicap international« L’idée que les mines terrestres dites “intelligentes” seront plus sûres que les anciennes est absurde », a-t-elle ajouté. « Qui expliquera à la mère d’une fille victime que vingt jours n’étaient pas suffisants avant de jouer au football dans une ferme vide ? La seule mine sûre est celle que l’on ne produit pas ! »

« Le monde entier a rejeté les mines antipersonnel parce qu’elles ne font pas de discrimination et qu’elles blessent de façon disproportionnée les civils, qui représentent la grande majorité de leurs victimes », a rappelé Jeff Abramson, l’un des responsables du principal lobby anti-arme américain, Arms Control Association.

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