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Nouvelle étape dans le développement de l’avion de combat franco-allemand

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Jeudi 20 février, Dassault a obtenu un contrat de 150 millions d’euros pour faire voler des démonstrateurs (sorte d’ « avant prototype ») du chasseur nouvelle génération en 2026. Cet appareil sera la pièce maîtresse du système de combat aérien du futur (SCAF), qui devrait permettre de garantir, d’ici 2040, l’autonomie stratégique de l’Europe.

150 millions d’euros

Les ministres de la Défense française et allemande, Florence Parly et Annegret Kramp-Karrenbauer, ont paraphé jeudi un « arrangement d’application » venant concrétiser l’accord-cadre établi en juin dernier lors du salon du Bourget.

La direction générale de l’armement (DGA) a immédiatement passé commande des démonstrateurs auprès de Dassault, en charge de cette « partie » de l’avion de combat. En effet, plusieurs entreprises européennes (Dassault, Airbus, Thales, Safran, MBDA, MTU et l’espagnole Indra) devraient se partager les cinq piliers composant l’avion : appareil, moteur, « cloud » de combat, drones d’accompagnement, management global.

Ce contrat sur les démonstrateurs, d’une valeur de 150 millions d’euros, sera financé à parts égales par la France et l’Allemagne. L’Espagne ayant rejoint le projet ultérieurement, sa participation est encore faible, mais elle augmentera pour les contrats suivants.

Quelques difficultés côté allemand

Cet accord est un grand pas en avant, d’autant que sa concrétisation était devenue très incertaine en raison de deux obstacles politiques côté allemand. 

Le premier concernait l’embargo par l’Allemagne sur les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite, qui aurait empêché la France de vendre des appareils équipés de composants allemands. Mais Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont mis d’accord sur ce point lors du sommet franco-allemand de Toulouse le 16 octobre 2019.

L’autre difficulté a été d’obtenir l’aval du Parlement allemand, qui doit valider tout investissement supérieur à 25 millions d’euros. En effet, le Bundestag veillant farouchement aux retombées du SCAF pour l’industrie allemande, les tractations ont été longues, mais il a finalement voté l’enveloppe pour les démonstrateurs le 12 février.

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