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Athènes disposerait d’un centre de détention secret à la frontière turque

Mardi 10 mars, le « New York Times » a publié une enquête révélant l’existence d’un centre secret sur les rives de la Maritsa, le fleuve faisant office de frontière naturelle entre la Turquie et la Grèce. 

Démenti grec

« Le centre extrajudiciaire est l’une des quelques tactiques que la Grèce utilise pour empêcher une répétition de la crise migratoire de 2015 », assure le quotidien américain.

Des allégations aussitôt démenties par Athènes, qui ni l’existence d’un tel établissement. « Il n’y a pas de centre de détention secret en Grèce, a déclaré mercredi 11 mars le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas. Tout ce qui concerne la surveillance des frontières, ou impliquant la sécurité, est transparent. La Constitution, le droit grec et les acquis européens sont en vigueur ». « Il n’y a rien de caché. Si le New York Times est au courant de cela, je ne vois pas comment un centre de détention comme celui-là pourrait rester secret », a ajouté le porte-parole. 

La Commission européenne a, elle, demandé à la Grèce d’« enquêter sur toute allégation de pratiques illégales ou de violences », tout en rappelant que « les autorités grecques ont la difficile tâche de gérer une situation exceptionnelle, mais elles doivent le faire dans le respect total des droits fondamentaux et agir de façon proportionnée ».

De son côté, Athènes a assuré qu’il n’y avait pas de refoulement. Le gouvernement « empêche l’entrée, c’est tout à fait différent », s’est défendue une source gouvernementale grecque. 

Images satellites et témoignages 

Le New York Times affirme pourtant avoir repéré le camp sur des images satellites, grâce, notamment, aux renseignements de monsieur al-Hussein, un réfugié syrien ayant été incarcéré dans un camp situé non loin du village frontalier de Poros, dans le nord-est du pays. « Pour eux, nous étions des animaux »se lamente l’homme.

Des Grecs eux-mêmes ont confirmé l’existence de pratiques de refoulement. Avant, « l’armée nous demandait de ramener les migrants de l’autre côté de la frontière. Maintenant, ils le font eux-mêmes », raconte un habitant sous couvert de l’anonymat.

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