Lors de son discours prononcé lundi 16 mars à 20h, et suivi par 35 millions de téléspectateurs, le président français a ordonné une limitation très stricte des déplacements, ainsi que le report du second tour des élections municipales. Et même si Emmanuel Macron n’est pas allé jusqu’à prononcer le mot « confinement », il a répété celui de « guerre » à six reprises, un vocabulaire martial qui n’a pas échappé à la presse étrangère.
« Faire comprendre l’urgence »
« Le président français est passé en mode crise, sans craindre d’utiliser de grands mots. Il a montré qu’il est un président responsable, conscient de la gravité de la situation et en qui on peut avoir confiance en ces temps, écrit l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Souvent décrit comme arrogant et prétentieux, il a trouvé le ton juste dans ces situations ».
« Les gouvernements de toutes les grandes économies occidentales ont pris des mesures drastiques. Les mesures les plus extrêmes ont été prises en France et en Californie du Nord, où les autorités ont imposé des interdictions à l’italienne à quiconque quitte son domicile, relève le quotidien financier britannique Financial Times. Jamais la France n’a eu à prendre de telles décisions, fussent-elles temporaires, en temps de paix. »
« Le gouvernement français a été surpris par la désinvolture avec laquelle les Français, et en particulier les Parisiens, ont accueilli les restrictions antérieures, commente le New York Times. Monsieur Macron a essayé de faire comprendre l’urgence de la nécessité de respecter l’injonction de rester chez soi sous peine de sanctions.
Mais les « éternels rebelles » inquiètent
« La vie des Français va profondément changer. Ce que les Italiens vivent depuis une semaine, et les Espagnols quelques jours, arrive en France », écrit le quotidien espagnol El Pais.
« L’enjeu de cette deuxième intervention présidentielle, après celle du jeudi 12 mars, était d’abord de mettre fin au flou de plus en plus dangereux sur la bonne attitude sociale à adopter », explique le quotidien suisse Le temps, qui s’interroge tout de même : « Les Français vont-ils rester, face à l’épidémie de Covid-19, les éternels rebelles prêts à défier l’ordre public ? Les premières journées de confinement, à partir de ce mardi 17 mars à midi, vont être déterminantes. »