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Au Mali, les groupes armés remplacent l’Etat

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La ville de Ménaka, située dans la zone des trois frontières, au nord-est du Mali, est passée de main en main depuis le début de la guerre, allant des forces armées maliennes (FAMa), au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), puis au groupe djihadiste Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et enfin à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Désormais, un accord de paix est en vigueur, mais la situation reste tendue entre les différents acteurs présents sur place. 

Impuissance de l’Etat

Pour que les citoyens croient à nouveau en l’Etat, « il est nécessaire que les services sociaux de base soient assurés », explique le président de l’autorité intérimaire ( organe de transition censé préparer l’entrée en vigueur de l’accord de paix ), Abdou Salam Ag Mohamed Ahmed.

Et le chemin sera encore long avant que les Ménakois fassent à nouveau confiance au gouvernement. « Il n’y a pas de différence entre les Ménakois et les réfugiés, s’emporte une femme exaspérée par l’afflux constant de migrants venus du Niger voisin. Depuis 2012, nous sommes tous des réfugiés. L’Etat est absent, personne ne s’occupe de notre sécurité et les quelques services qui existent viennent des ONG internationales et locales ».

Efficacité des groupes armés

Les habitants préfèrent s’en remettre au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) et à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), deux factions rivales, mais signataires de l’accord de paix, et ayant signé le 5 février un protocole pour « participer efficacement à la sécurisation de la ville de Ménaka et des autres contrées de sa région à travers un mécanisme consensuel ».

« Le travail de la police est facilité par l’action convergente des deux groupes, admet le gouverneur de la région, Daouda Maïga. Nous envisageons de reprendre les patrouilles conjointes dans un bref délai ».

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