Le Royaume-Uni a constitué une équipe prêt à en découdre avec les négociateurs de Bruxelles.
Les négociations sur l’accord de libre-échange éventuel à instaurer entre le Royaume-Uni et les négociateurs de l’UE ont débuté en ce début de mois de mars. Si pour l’heure, aucune hypothèse n’est exclue quant à l’issue des discussions, l’équipe du Royaume-Uni affiche u très haut niveau de confiance, se disant à la fois satisfaite par un accord sans quota ni droits de douanes et satisfaite également en cas de no deal. Dans un cas comme dans l’autre, le Royaume-Uni affiche la plus grande sérénité quant à son avenir, estimant qu’un no deal ne lui porterait pas préjudice, puisqu’il a désormais son avenir entre les mains.
La « souveraineté retrouvée » du Royaume-Uni est ainsi brandie à la figure des négociateurs de l’UE, emmenés par Michel Bernier. Un optimisme à toute épreuve qui se justifie par le fait que Boris Johnson a remporté une victoire écrasante lors des dernières législatives et a depuis limogé les membres de son gouvernement n’étant pas 100% des Brexiters.
A la mi-février, David Frost, homme de confiance de Johnson et désigné négociateur en chef côté Royaume-Uni, avait mis la pression sur les négociations avant même qu’elles ne débutent en affirmant « nous allons disposer d’un avantage considérable sur l’UE : la possibilité d’établir nos propres règles, d’évoluer plus rapidement que l’UE ne peut le faire, sur de nouveaux secteurs, en nous fondant sur des bases scientifiques, pas sur la peur de l’avenir ».
Mais cet optimisme de façade pourrait vite se confronter à la dure réalité des choses puisque les chiffres parlent d’eux-mêmes : le Royaume-Uni réalise plus de 40% de ses exportations vers des pays membres de l’UE et l’UE lui fournit plus de 60% de ses importations. Avec autant de poids dans le balance commerciale britannique, l’UE conserve une position favorable dans les négociations même si le spectre du dumping social peut la faire avancer prudemment dans les discussions.