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Le maréchal Haftar perd une base aérienne stratégique

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Lundi 18 mai, les forces du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), soutenues par la Turquie, ont repris une importante base aérienne à l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, appuyée, elle, par les Émirats arabes unis et la Russie. 

Dernier point d’ancrage à l’ouest

La base aérienne d’Al-Watiya, construite par les Américains pendant la Seconde Guerre mondiale et située à 140 kilomètres à l’ouest de Tripoli, a été reprise lundi matin par le GNA, camp reconnu par l’ONU.

Cette base, composée de nombreux bâtiments et pistes d’atterrissage, constituait le dernier point d’ancrage de l’ANL dans l’ouest du pays, et sa prise pourrait constituer un tournant majeur dans cette guerre qui divise la Libye depuis 2014. « Cela libère les forces du GNA des villes de l’ouest pour aller se déployer sur les lignes de front au sud de Tripoli », explique Wolfram Lacher, chercheur à l’Institut allemand de politique internationale et de sécurité (SWP).

Presque aucune résistance 

« L’attaque contre la base a été lancée à l’aube sous couverture aérienne, a détaillé le commandant Mohamad Gammoudi. Al-Watiya était cernée de trois côtés. Nous n’avons pas trouvé une grosse résistance. Quelques blindés ont tenté de retarder notre avancée, afin de sécuriser le retrait de ce qui restait des milices de Haftar ».

« Il est probable qu’avec la destruction du système de défense antiaérien Pantsir (matériel russe fournit par les Emirats Arabes Unis) qu’elle venait d’installer, l’armée nationale arabe libyenne (ANL) de Khalifa Haftar a estimé que sa position était devenue intenable, explique Tarek Megerisi, du European Council on Foreign Relations. Elle a souffert de lourdes pertes causées par les attaques de drones turcs et avait des difficultés à maintenir les lignes d’approvisionnement.»

« Guerre impossible à gagner »

« Le succès d’aujourd’hui n’est pas la fin de la bataille mais il nous rapproche plus que jamais de la grande victoire, où toutes les régions seront libérées, et de l’anéantissement définitif du projet hégémonique et tyrannique qui menace les attentes des Libyens d’un État civil et démocratique, a twitté le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj. Cela renforce également le sentiment chez tous, hormis ceux qui croient vraiment en Haftar, que sa guerre est impossible à gagner ».

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