La montée en puissance de Kim Yo-jong, sœur cadette du Leader suprême, rebat les cartes de l’ordre politique nord-coréen, et attise les débats concernant la santé de Kim Jong-un.
« Kim Yo-jong est la véritable numéro deux du régime »
Après avoir disparu publiquement pendant près d’un an, suite au désastre du sommet de Hanoï, Kim Yo-jong est reparu en avril dernier, et n’a cessé d’asseoir sa position depuis. « Kim Jong-un maintient toujours son autorité absolue, mais il a délégué un nombre croissant de responsabilités à Kim Yo-jong afin de réduire son stress », assure une source du National Intelligence Service, le service de renseignement sud-coréen.
« Kim Yo-jong est la véritable numéro deux du régime », estime Cheong Seong Chang, expert au Sejong Institute, qui affirme que ce titre de « vice-directrice du département du front uni du Parti des travailleurs » sert avant tout à camoufler le rôle clé de la Princesse.
Statut de régente
En Corée, de part et d’autre de la frontière, les débats vont bon train qu’en à la santé de Kim Jong-un, et donc quant à sa possible succession. « Ils n’ont plus beaucoup d’options. Kim Yo-jong est naturellement bien placée pour lui succéder », estime Go Myung Hyun, chercheur au Asan Institute.
En effet, les enfants du Maréchal étant encore trop jeunes, la Princesse apparaît comme une héritière potentielle. Toutefois, la tradition machiste du pays laisse à penser que Kim Yo-jong tiendra plutôt la barre jusqu’à ce que l’un de ses neveux atteigne l’âge requis. « Kim Jong-un veut que son fils lui succède, et compte sur Kim Yo-jong pour le chaperonner jusque-là », assure Cheong Seong Chang.